Ne l'appelez plus jamais France.

Frances Farmer est une actrice américaine ayant fait son petit effet dans les années 39, dans des films comme "Le vandale" ou "The toast of New York", par son énergie et le charme qu'elle exerçait.
Cependant, cette nature joyeuse cachait une femme assez névrosée, n'ayant pas sa langue dans sa poche, et omnibus par une mère très possessive, tout cela la mènera à la folie.

C'est tout l'enjeu de ce biopic, qui ne montre en fait que rarement sa carrière, pour se concentrer sur un portrait de femme terrible, qui est le pire que Hollywood a su broyer dans son existence et dans la pression du succès qu'elle appliquait à ses "sujets".
Jessica Lange, qui interprète le rôle-titre, y est absolument magnifique, car elle se donne comme rarement à un personnage qui a connu le pire dans sa vie, malgré que celle-ci avait très bien commencé du fait de son intelligence. Elle fait très bien passer les états d'âmes, notamment une scène magnifique en fin de film où elle tient enfin tête à sa mère, un monologue qu'aucun parent n'aimerait entendre.

Plus qu'un rôle, on pourrait dire que c'est une performance, car ce film n'est pas sans rapports avec "Mommie Dearest", sorti 2 ans plus tôt, mais qui s'attachait à la vie de Joan Crawford. Cela dit, Jessica Lange n'est ni ridicule, ni over the top, elle fait moins de caisses de Faye Dunaway. On peut rapprocher ces films dans la réalisation, très académique, bien que certains décors semblent avoir utilisés d'un film à l'autre, et un montage bêtement chronologique, sans aucune surprise.
On voit aussi le début des scènes de sexe comme les années 80 ont su en réaliser, avec des plans de vénitiennes, ou à contre-jour.

Si Jessica Lange ne peut souffrir d'aucun reproche, ça n'est pas le cas des autres acteurs, tous un peu fades, excepté Sam Shepard qui apporte un peu de flamme de ses rencontres avec Frances Farmer.
Plus que le cinéma, c'est la manière, scandaleuse, dont on peut traiter les gens à l'asile (avec cheveux coupés, viols, humiliations constantes...) qui frappe dans ce film, plutôt froid et académique, mais dont Jessica Lange attire plus d'une fois l'œil.
Boubakar
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le 6 janv. 2012

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