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Volontairement non réaliste voire même totalement WTF (le héros, savant fou du dimanche, se donne un coup de perceuse dans le crâne pour se rafraîchir les idées), cette petite comédie horrifique...
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le 2 juil. 2017
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Parmi les illustres cinéastes qui culminèrent dans l'horreur dégénérée, Frank Henenlotter a toujours eu une place de choix. Il a offert au patrimoine cinématographique américain une jolie petite liste de peloches underground fracassant les limites du bon goût. Et l'époque était plutôt faste : entre des perles comme Street Trash ou Toxic Avenger ainsi que les oeuvres non moins subversives de Stuart Gordon, nous nagions dans les délires visuels les plus gores. Et tout ça avec des budgets ridicules. Ces films n'étaient évidemment pas destinés au très large public mais ils ont fait leur trou, accédant même au statut de culte grâce à la VHS.
Et du culte il en produit le Henenlotter (Basket Case, Brain Damage...). Dont ce Frankenhooker qui annonce la couleur rien qu'avec son titre. Il convoque effectivement Mary Shelley... mais avec des putes. Son héros, Jeffrey, a tragiquement perdu son grand amour qui malheureusement est passé sous une tondeuse à gazon. Tel un grand fétichiste, il décide de conserver la tête de la belle, sortie indemne des hélices. Et tel Victor Frankenstein, il veut la faire revivre. C'est alors qu'une idée lumineuse lui parvient. Il convoque plein de prostituées dans une chambre et les tue toutes afin de trouver les membres parfaits qui viendront compléter le corps de sa belle. Mais une fois son expérience réussie, voilà que la frankenhooker est bien plus attirée par les trottoirs que par les charmes de son créateur. Et, histoire d'en rajouter, le mac des victimes de Jeffrey se met en tête de retrouver l'assassin de ses pouliches et de le réduire en pièce.
L'intro et la fin du métrage constituent les meilleurs moments. On commence le film dans un jardin, sous le soleil, avec des gens qui sourient, prêts à déguster un repas jovial. Puis la tondeuse folle accompli son méfait. Quant à la fin du métrage, c'est à un déferlement de dégueulasserie que l'on a droit où les membres séparés des anciennes prostituées prennent vie et passent à l'attaque. Deux instants complètement timbrés, totalement dignes de son sale gosse de metteur en scène, à la fois repoussants et drôles. Mais entre les deux c'est quand même un peu trop calme. Les looooongs passages où le jeune héros réfléchit à son plan et devient à moitié fou plombent totalement l'ambiance. Et l'humour gâche pas mal de scènes (à la différence de Brain Damage où celui-ci se voit parfaitement géré). Aussi, si le film est extrêmement malsain et dégueulasse, il est tout de même à noter la quasi absence d'hémoglobine. Ca ne suinte jamais, les membres coupés ont beau être nombreux ils apparaissent très secs. C'est plutôt frustrant sur ce genre de production. Comme si Henenlotter s'était censuré.
Dommage car la direction artistique assure. Nous sommes plongés dans un New-York crasseux, brumeux, rempli de vices. C'est une des caractéristiques essentielles du cinéma de Frank Henenlotter. Cette vision sans concessions d'une ville pourrie de l'intérieur qu'il filme de manière sèche, documentaire presque. C'est fascinant et ça en devient plus intéressant que le sujet over the top du long-métrage. Surtout qu'en plus, je vous ai pas dit le pire, le héros est une méga tête à claque. Acteur à la ramasse, caractérisation grossière, actions débiles, dialogues foirés... Il est catastrophique. On ne ressent aucune empathie pour lui là où c'aurait été un minimum. Si bien qu'il ne pousse pas Frankenhooker vers le haut, déjà que le niveau était assez bas malgré les quelques qualités citées plus haut.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Le festival des Hallucinations Collectives, une véritable histoire d'amour
Créée
le 14 janv. 2016
Critique lue 337 fois
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