Frankenstein par Tigroux56

ATENTION SPOILERS !

Le scénario est très libre par rapport au roman et comme dit plus haut, il adapte également une pièce de théâtre qui est déjà une adaptation, celle-ci se centre sur le monstre (et le nomme Frankenstein), modifie des prénoms (Victor Frankenstein devient Henry Frankenstein), il y a un seul lieu où se déroule toute l’histoire, ect. Ses libertés permettent au film d’avoir sa propre identité. Les thématiques sont : Le contrôle de la vie et de la mort en voulant faire comme dieu, le savant fou, les conséquences de nos actes et bien entendu les apparences. Un bon script qui se suit facilement où les personnalités des personnages et les enjeux sont définis.

Que serait ce film sans le monstre (définit par erreur comme étant Frankenstein lui-même…) incarné par Boris Karloff. La performance de Karloff est incroyable, il utilise la pantomime et les grognements du monstre pour transmettre des émotions. Contrairement au roman, où il parle et avait des points de vues philosophiques. Il en devient à moitié terrifiant et à moitié touchant.❤ En quête d’identité, la créature découvre le monde qu’il l’entoure : surtout ses mauvais cotés. Il a la force de dix hommes et à peur du feu.

Le Dr. Frankenstein est obsédé par ses expériences, il est fier d’avoir donné vie au monstre mais sa création va se retourner contre lui… A cause de son sombre projet, Il devient perturbé et affaibli physiquement et mentalement. Colin Clive est très bon dans le rôle de ce savant fou.

Victor Moritz est un ami de Frankenstein et d’Élisabeth, il s’inquiète pour Henry quand il ne donne plus signe de vie. John Boles joue bien.

Elisabeth est la jeune femme qui va devenir l’épouse de Frankenstein. Elle s’inquiète aussi pour sa santé. Mae Clarke joue bien.

Le Professeur Waldmann est une connaissance scientifique de Victor. Il introduit dans un cours les bons et les mauvais cerveaux (photo ci-dessous), un élément important dans le récit. Il va vérifier avec Victor et Elisabeth si Henry va bien. Edward Van Sloan joue bien.

Le baron Frankenstein est le père de Victor, il est excité pour le mariage. Il s’inquiète pour la santé de son fils. Frederick Kerr est crédible.

Fritz est l’assistant de Frankenstein, bossus et idiots, il est très facilement reconnaissable. Son côté peureux va être à l’origine de la personnalité du monstre… Il vole le bocal contenant le bon cerveau mais le casse…. Ce qui va l’obliger à prendre le mauvais cerveau. Dwight Frye est crédible dans ce rôle classique de serviteur de savant fou.

Maria est la petite fille qui rencontre le monstre, elle veut jouer avec lui en jetant des fleurs dans l’eau…. Marylin Harris joue très bien pour son âge.

La réalisation de James Whale est excellente. Sa caméra est au plus près des personnages, il se permet même des plans séquences sidérant pour l’époque. Des gros plans sur certains personnages ou des éléments importants comme les cerveaux. Et des champs-contrechamp pour les discussions. Une excellente direction servie par un montage millimétré.

Mes scènes préférées : le docteur Frankenstein donnant vie à la créature avec sa réplique culte ancrée dans l’histoire du cinéma : Il vit ! (it’s a live !) Scène culte encore ici, le moment où la créature rencontre et joue avec une petite fille en jetant des fleurs dans l’eau… Et bien entendu la scène finale dans le moulin.

Les décors sont très influencés par l’ambiance gothique et le cinéma expressionniste allemand, ce qui crée des décors distordus et une atmosphère pesante. La ville est impressionnante et le lieu où Frankenstein travaille est gigantesque avec tout l’arsenal de ce genre de savant : appareils électriques en tous genres. Les costumes sont fidèles à l’époque où se déroule le film 19ème siècle ou 18ème, et a la personnalité et la physionomie des personnages.

Le maquillage de créature a été créé par Jack Pierce, ne trouvant pas beaucoup d’élément sur l’apparence du monstre dans le livre de Shelley, Pierce s’inspire des opérations effectué sur le cerveau. Il aplatit la tête, rajoute des agrafes, des boulons et des vis. Karloff trouve son regard trop vif, Pierce rajoute des paupières en cire. Un maquillage entrait dans l’histoire du cinéma grâce aux talents de Jack Pierce, Boris Karloff et James Whale. Les effets spéciaux sont assez rudimentaires : éclairs, fumé, paysage peint, ect.

La composition de Bernard Kaun est composé de quelques notes, raccourcis et rallongé selon les scènes. Une B.O. efficace.

Frankenstein est un classique du cinéma d’épouvante, j’ai beaucoup aimé l’ambiance gothique, l’influence du cinéma expressionniste allemand, et la créature. Je vous recommande ce film !