---Bonjour voyageur égaré. Cette critique fait partie d'une série. Tu es ici au seizième chapitre. Je tiens à jour l'ordre et l'avancée de cette étrange saga ici :
https://www.senscritique.com/liste/Franky_goes_to_Hollywood/2022160
Si tu n'en a rien a faire et que tu veux juste la critique, tu peux lire, mais certains passages te sembleront obscurs. Je m'en excuse d'avance. Bonne soirée. --


cher toi,


Sans aucune raison apparente, le film de ce soir m’a donné le mal de toi. Toi de l’autre coté de l’Atlantique, qui a fui ton Europe natale, loin de moi qui y suit restée. Tu me demandes souvent pourquoi je suis restée sur cette terre à l’Histoire pleine de violence et de haine. Je te comprends, toi le guerrier, toi le leader, tu as vu du vieux continent tout ce qu’il était de plus sale. Mais moi la solitaire, moi l’artiste, j’aime cet endroit. Artistiquement, la France est un endroit formidable. Elle a accueilli Victor Hugo, Marcel Carné, Théodore Géricault, Charles Baudelaire, Georges Méliès… Et si j’y suis encore c’est que cette culture a des héritiers, dans la bande dessinée, dans le dessin animée… Mais pas dans le cinéma, faut pas déconner. Parce que franchement, le film de ce soir, il était bien bien nul quand même.
Pourtant, moi qui parlait de grands artistes, ce film s’en était entouré : confiant ses deux rôles principaux à Eddy Mitchel (qui est certainement un bon musicien, mais bon, faudra dire aux directeurs de casting que dans un film ce qu’on recrute c’est des bons acteurs. Nuance) et surtout de Jean Rochefort, pour lequel tu connais toute ma passion. Coté technique, ils ont pas recruté les derniers de la classe non plus : Lubtchansky à la photographie, assistée d’une Caroline Champetier débutante mais qui prouvera par la suite toute sa valeur. Que craindre donc ? Oh bah rien d’autre que des dialogues dégueulasses qui font même trébucher l’immense Jean Rochefort, des décors moches, un scénario insipide, de l’homophobie, du racisme et du sexisme ! Allez, comme ça on a tout ce qu’il faut !
Tu veux des preuves ? Un femme qui traite son homme de pédé, classique mais efficace. Un petit accent africain/dialogue petit nègre pour la seule personne noire apparaissant à l’écran, c’est pour l’humour. Un « mais Frank, les hommes ne se maquillent pas voyons ! », mais là je demande peut être un peu trop de subtilité aux années 80, non ? Bon, tu reprendras bien un peu de « Je réponds toujours oui à l’homme qui m’aime » pour la route ?
Bon aussi, et puisque je suis partie pour accabler ce film je vais lancer le sujet maintenant : mais qu’est-ce qu’ils ont avec les viols ? Bon sang de bois, ça fait 4 d’affilé ! 4 films sur Frankenstein en l’espace de 15 ans qui ont une scène de viol, je comprends pas, c’était une mode ? Parce que Mary Shelley elle a jamais écrit ça je crois...
Et je finis mon plaidoyer avec les références. D’habitude j’en parle en positif. Je suis dithyrambique sur les références, j’adore ça. Quand je prend la peine de m’infliger 20 films de monstre consécutivement, j’aime bien être gratifié par une dédicace que seuls les initiés peuvent comprendre (sans exclure du film les novices, sinon c’est de l’élitisme, et ça, tu le sais, j’aime pas. Pas du tout). J’aime bien surtout quand ladite dédicace est subtile, c’est à dire discrète et habilement amenée. Quand elle amène une note d’humour, ou quand elle ouvre une voie de réflexion. Bref, je suis peut être exigeante mais j’aime bien dans un film quand les choses sont faites avec une intention. Alors quand la fiancée de Jean Rochefort me balance un grand et joyeux « Chouette ! Ça veut dire que je suis la fiancée de Frankenstein alors ! », bah ça, j’aime pas. J’aime pas parce que d’une part j’aurais pu le comprendre toute seule si les dialogues avaient été bien écrit, ça aurait été le coté discret. Et j’aime pas non plus parce qu’en fait il n’y a absolument aucun lien a faire avec le deuxième opus de la saga chez Universal, ni avec le personnage éponyme parce que si le dialoguiste avait pris la peine de voir le film il aurait su que ladite fiancée n’est pas en fait celle DU baron mais celle CRÉE par le baron pour sa créature. Et si j’ai pris un peu de temps à m’attarder sur cette exemple c’est parce qu’il est symptomatique du film : plein de bonnes intentions mais atrocement mal réalisé, atrocement mal écrit, atrocement mal amené, atrocement mal utilisé. Chaque initiative est tuée par la lourdeur et l’inutilité. Ça aurait pu être bien, mais le tout est tombé dans la caricature de la comédie romantique française comme seul mon pays sait les faire.


Je t’aime de toutes mes forces,
H.

Zalya
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le 24 nov. 2018

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