J’osais penser que la touche Jessua, toujours sur la corde, n’allait pas être troublé par les années 80. Que nenni. Décennie malade : Frankenstein 90 est un ratage absolu, qu’on pourrait sans problème ranger aux cotés de La créature du marais, de Wes Craven et Parking, de Jacques Demy. Aucun frisson, aucun sourire, dans le sens du film tout du moins. C’est un frisson de la honte qui nous accable en permanence ; Un rictus moqueur. Comment Jessua, qui voulut semble t-il faire renaître les traits de Boris Karloff a eu l’idée, ne serait-ce qu’une seconde d’offrir le rôle de la créature à Eddy Mitchell ? On lui laisse d’abord le bénéfice du doute, tant le cinéaste est un spécialiste des dérèglements, narratifs et fantastiques. Mais rien ne prend. Tout est dessiné (dialogues, montage, jeux, enchaînements) à la truelle. L’écriture atteint des sommets de nullité, les rebondissements des montagnes d’invraisemblances – Le point d’orgue dans la séquence aux Deux Alpes fait beaucoup de peine. Il y a des micro séquences dont on se demande ce qu’elles viennent faire là ; Des maquillages qu’on aurait même pas accepté au temps du muet. Bref, ce n’est ni fait ni à faire. C’est niveau Soupe aux choux. Mais on pourra toujours sauver le capital nichons du film, très généreux, encore que là aussi ça semble complètement disproportionné faisant chaque fois davantage basculer le film dans une vulgarité irréparable.