Le found-footage a le vent en poupe depuis quelques temps. Il permet à des réalisateurs dépourvus de talents de justifier leur manque d’ingéniosité pour la simple raison de vouloir filmer comme monsieur tout le monde par soucis de réalisme. Une valeur sure pour les producteurs étant donné que le spectateur cherchant à se faire peur se rue sur ce type de bobines et est souvent peu couteux à développer.
De ce fait, il n’est pas étonnant de constater que cette façon de réaliser contamine de plus en plus de sous-genre horrifique.
Cela nous amène donc à Frankenstein's Army qui, vous l’aurez compris, utilise ce procédé pour nous narrer les mésaventures d’un groupe de soldats russes.
Le récit commence comme un film de propagande à la gloire de l’URSS et Staline avec en parallèle ce qui se déroule en off. On découvre ainsi les différents membres de l’unité et leur rôle au sein du groupe. Du point de vue historique, on n’apprend évidemment pas grand-chose. On savait déjà que beaucoup de films de propagande étaient mis en scène. De même concernant les exactions que les alliés se permettaient durant la reprise du territoire. Cette première partie pose les bases du récit, nous faire découvrir les différents protagonistes ainsi que les raisons de leur présence sur ce secteur.
C’est passé ces 30 premières minutes que l’on arrive au cœur du sujet et donc au début des réjouissances. Le réalisateur a su amorcer doucement la chose, durant le début du film, en décimant ci et là des éléments en références aux fameuses créatures. Ainsi lors de la découverte d’une des œuvres du docteur, on n’est certes pas étonné mais intrigué de leur fonctionnement tout comme le sont les soldats. La rencontre se terminera de façon sanglante pour notre plus grand plaisir.
A partir de ce moment, on tombe dans le film d’horreur bien gore et généreux en créatures, pour le coup bien conçu. Les maquillages "à l’ancienne" seront toujours plus réalistes que les effets numériques si l’on s’en donne les moyens. Pour autant, notre divertissement sera entaché par quelques éléments tels que l’utilisation du found-footage. En effet, au départ le processus était justifié par la volonté de faciliter l’immersion dans l’univers dépeint. Le problème est que, par la suite, on ressent les limites de cette méthode. Les scènes d’actions sont mal filmées étant donné que la personne cherche à survivre et non plus enregistrer. De plus, à de nombreux moments, on s’étonne que le caméraman ne soit pas blessé lors des actes alors qu’il se trouve à côté des créatures.
On en vient à la conclusion, qu’à partir de ce moment, il aurait été préférable de basculer sur une mise en scène plus traditionnelle afin d’obtenir des séquences plus lisibles. En l’occurrence, alterner les points de vue aurait permis de dynamiser l’histoire car celle-ci en a besoin. En effet, même si on ne peut déplorer des baisses de rythmes importantes, on a l’impression que certains passages sont obligatoires et du coup ne véhiculent aucune émotion.
Au final, on se retrouve avec un film généreux en terme de gore et propose un jolie panel de créatures nazis tout ce dont on attend dans ce genre de bobine donc. Pour autant, la volonté de surfer sur une mode sans chercher à l’utiliser à bon escient ou avec parcimonie entache sérieusement le produit final.
Frankenstein's Army est donc une œuvre à conseiller aux fans d’horreur nazi ainsi qu’à ceux désireux de se faire un film sans trop se prendre la tête.