Critique rapide faisant suite à celle-ci (Vincent - 1982) : https://www.senscritique.com/film/Vincent/critique/117056702
"Frankenweenie" débarque 2 années après la sortie de "Vincent" qui reste selon moi l'un de chef d'oeuvre absolu de son réalisateur. Il s'agit à ma connaissance de la première colaboration entre Tim Burton et les studios Walt Disney Pictures (pour lesquels il travaillait à l'époque) en tant que réalisateur. Bien qu'inférieur en tout point à son précédent court-métrage d'animation, ce court-métrage d'une trentaine de minute n'en reste pas moins très intéressant à visionner si on le prend au sein de l'évolution de la carrière cinématographique de Burton.
Il est tout d'abord évident que le cinéaste aime son film, son concept et ses personnages. Bien qu'il ne puisse pas donner tout ce qu'il voudrait certaines scènes ou certains plans son de pure produit burtonnien.
Ce film de sorti en 1984 se veut comme un hommage aux films de monstre des années 1930. On se base principalement sur le film "Frankenstein" (1931) de James Whale. A l'inverse cependant, l'idée principal du film est ici de doter de vie non pas un humain fait de morceaux de cadavres mais un chien récemment décédé. Nous suivrons la famille Frankenstein (référencement plus qu'évident) et en particulier leur fils, Victor (prénom récurrent chez les héros burtonnien). Victor va perdre son chien, Sparky, dans un accident de voiture et va décider de le réanimer grâce à la foudre.
La trame du film est très semblable au film de 1931 à l'exception du final. On pourrait le présenter presque comme une remake n'ayant pas les droits.
Il y a moins à dire sur ce film en terme analytique que sur "Vincent", bien qu'encore une fois les influences de Burton ainsi que son iconographie visuelle soient très présentes. C'est à mon sens là que se trouve l'intérêt du film qui sans cela peut s'avérer parfois peu intéressant. Nous y retrouverons en acteur connu Shelley Duvall dans le rôle de la mère de Victor qui sortait encore secouée du succès de Shining 4 ans plus tôt.
Vous le savez sans doute probablement mais ce court-métrage a fait l'objet d'un remake sorti en 2012. Il est toujours réalisé par Burton mais cette fois il s'agit d'un long-métrage d'animation faisant référence à tout le catalogue des "Universal Monsters" des années 30-40-50. On y retrouve en effet la figure du loup-garou, du vampire de la créature du Lac Noir et même de Gamera (figure du "Kaijū Eiga" au même titre que Godzilla). Même si je n'aime pas la façon dont le cinéaste utilise encore et encore les même designs pour ses personnages je le trouve finalement plus réussi dans sa volonté d'en faire un hommage assumé aux films de monstres (un peu à la façon d'"Ed Wood" quelque-part bien qu'en bien moins subtil et réussi).
Je conseil ce court-métrage aux curieux voulant connaître les origines de Burton. Vous n'aurez pas grand chose à vous mettre sous la dent, cependant l'inclure dans son évolution en tant qu'artiste cinéaste fait finalement prendre tout son sens à ce petit film qui sans cela serait peut-être tombé dans l'oubli.