L'amitié plus forte que la mort.
Tim Burton nous revient en cette année 2012 avec un second long-métrage, après le divertissant « Dark Shadows » sortit en Mai dernier, le papa d' « Edward aux mains d'argent » nous présente « Frankenweenie », et ce pour notre plus grand plaisir.
Adaptant sur grand écran son court-métrage, mais en remplaçant cette fois les vrais acteurs par des personnages animés en stop-motion, Burton nous embarque une nouvelle fois dans son univers où la poésie tendre et macabre règne. Avec « Frankenweenie » nous nous retrouvons dans les thèmes visuels du maître, ce ne sera d'ailleurs pas sans nous rappeler le magnifique « Les Noces Funèbres », des personnages plus bizarres les uns que les autres, attachants et drôles, serviteur d'une histoire riche en moral et en clin d'oeil au septième art. Un univers visuel maîtrisé, avec ce noir et blanc de qualité, et ce style incomparable, sur le plan esthétique le film est une vraie pépite.
Disney est bien entendu passé par là, car tout est ici présenté comme une sorte de conte moderne où l'on sait d'avance que tout finira bien, cependant il faut noter que Burton ne tombe pas vraiment dans le piège du film pour enfant suave et désuet, car en effet il propose des thématiques intéressantes sur la mort, la souffrance de la perte d'un être cher, et également un très joli message sur l'amitié. « Frankenweenie » n'est pas totalement un film destiné au jeune public, car si Burton ne propose rien de bien méchant, il sert tout de même son récit avec une petite pointe d'effroi, qui il faut l'avouer fait très plaisir. Outre un hommage généreux aux grands classiques des films de monstres ("Godzilla", "La Momie", "Le Loup-Garou" ...etc), le réalisateur met toute son âme et sa bonne volonté dans ce film. On retrouve notamment dans le personnage de Victor, ou même de son professeur de science, un thème cher à Burton, celui de la différence. Le réalisateur tente ici d'ouvrir l'esprit de son public, à travers la métaphore des habitants de la petite bourgade de New Holland, effrayés par Victor et son professeur, tous deux passionnés par les sciences. Le message est simple, mais transposé intelligemment à travers le médium de l'amitié qui lie Victor et Sparky.
Comme de coutume avec son cinéma, Tim Burton nous propose une galerie de personnages sympathiques, et même adorables pour ce qui est du chien Sparky (d'ailleurs je veux absolument la peluche !). Victor est également un personnage auquel le spectateur pourra s'identifier, que cela soit lorsque le jeune garçon perd son ami canin, si jamais vous avez vous aussi perdu un animal de compagnie, alors cela ne pourra que vous toucher, du moins ce fût le cas pour moi.
Danny Elfman est toujours à la BO et c'est comme d'habitude un vrai plaisir, d'ailleurs ceux qui ont aimé la BO d' « Edward aux mains d'argent », apprécieront également celle de « Frankenweenie ».
Inutile de tergiverser plus longtemps, « Frankenweenie » est un grand Burton, probablement le film le plus généreux de sa filmographie, une œuvre pleine de tendresse transposée dans un univers sombre. Le génie nous emporte encore une fois dans une histoire magnifique et un film maîtrisé, cela commence à devenir une habitude, et pourtant la lassitude ne pointe toujours pas le bout de son nez, ou de sa truffe en l'occurrence.