Après l'infâme Alice et le sympathique mais néanmoins impersonnel Dark Shadows, on pouvait craindre que Tim Buron ait perdu la main (sa dernière oeuvre originale était les Noces Funèbres tout de même). Avec cet auto-remake d'un de ses court métrages, le grand Tim nous prouve le contraire.
Tout y est : la banlieue proprette d'Edward aux mains d'argent, le noir et blanc d'Ed Wood, la mèche blanche de Sweeney Todd... même le thème musical de Batman se glisse dans la bande son ! A la manière d'un Tarantino, Burton joue à fond la carte de l'hommage à un genre spécifique, ici les films d'horreur qui ont fait l'âge d'or de la Hammer. Les références pleuvent par dizaines, qu'elles soient classiques (le nom du jeune héros) ou propres à l'univers du réalisateur comme on vient de le voir.
Sans s'alourdir d'un tel bagage, Frankenweenie propose une histoire simple, drôle (mention spéciale à M. Whiskers), efficace et rythmée. De plus, le film sait être beau : certains plans, notamment de la maison des Frankenstein, évoquent carrément des tableaux de Hopper, tandis que d'autres semblent être issus d'un film de Terence Fisher.
En bref, une leçon de cinéphilie qui redonne espoir en un cinéaste toujours à même de nous surprendre.