Giant little surprise
Je m'attendais à quelque chose d'assez polie et même polissé. Mais en fait non. J'ai vraiment apprécié le scénario et les dialogues qui ne crient pas haut et fort mais qui par des détours et des...
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Quand on a 16 ans, comment faire la différence entre quelqu'un qu'on aime passionnément et quelqu'un qu'on aime plus fort que tout ? Comment ne pas confondre cette affection débordante et l'amour avec un grand A ? Y a-t-il vraiment une différence, au fond ?
"It felt right"
Ce qu'il faut comprendre de Giant Little One, c'est que ce n'est pas à propos d'homosexualité refoulée. Ce n'est pas à propos de cacher qui l'ont est mais bel et bien de le découvrir. C'est une histoire d'amitié, de jugement social, d'expériences, d'amour tout simplement.
Giant Little Ones dépeint une adolescence réelle et tourmentée sans la dramatiser ou la rendre fantasque. Ici, on parle, on rigole, on communique, on s'aime et on se déteste mais sans jamais s'éloigner de l'image de la jeunesse actuelle. Quelques maladresses, quelques fantaisies, mais une volonté réelle, tout du long, de ne jamais minimiser les dilemme d'une époque que l'on doit tous traverser.
On trouve même un traitement de l'agression sexuelle, voir viol, qui dépasse par tant d'aspect ce qu'on a l'habitude de nous faire bouffer. Une adolescente perdue dans les limites de sa psychologie, qui voudrait avoir une expérience sexuelle comme le reste de ses camarades mais ne sait juste pas si elle en est capable.
"Maybe months. Maybe weeks."
Cette gentille moquerie en face, cette inquiétude voilée dans les questions qui se veulent amusée mais trahissent de véritables interrogations, et ce rire de cette adolescente brisée qui voudrait offrir ce qu'on veut d'elle mais ne sait juste pas si elle pourra. Tout dans ce touchant échange m'a bouleversé, par cette exactitude dans les émotions et le dialogue.
Giant Little Ones, ce n'est pas une révolution ni un chef d'oeuvre. C'est un film qu'il faudrait montrer à ces jeunes qui se perdent et se posent des questions, c'est une histoire pour leur parler directement et leur dire que non, c'est pas important de savoir si on est homosexuel ou non. Que non, au fond, y a rien de "gay" ou d'"hétéro" qui ne soit défini ainsi par quelqu'un d'autre que par soi-même. Qu'aimer c'est merveilleux et que ça n'a aucune limite. Qu'expérimenter c'est merveilleux et que ça n'a aucune limite. Faites regarde Giant Little Ones à vos adolescents. Donner leur l'opportunité de se sentir moins seuls, moins bancals, moins anormales.
Ce n'est pas un film merveilleux, ce n'est pas le meilleur moment de ma vie, mais c'est une ode à ce qui se trame et ce bordel d'orientation sexuel, de regard des autres, alors prenez le temps d'appréciez ce film à sa juste valeur.
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le 26 juil. 2019
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