A voir pour son ambiance glauque et la prestation d'Emanuelle Seigner.

À l'occasion d'un congrès international de médecine, un cardiologue américain, le docteur Walker (Harrison Ford) et sa femme Sondra reviennent à Paris, lieu de leur voyage de noces. A l’hôtel, lorsque Sondra veut ouvrir sa valise, elle se rend compte que ce n’est pas la sienne et qu’elle a dû être échangée lors de la réception des bagages à l’aéroport. Peu après, lorsque Richard sort de la douche, il s’aperçoit que sa femme n’est plus dans la chambre. Il pense qu’elle est descendue à la réception ou qu’elle est sortie faire des courses mais, au bout d'un moment, ne la voyant pas revenir, il s’inquiète et se décide à prévenir la police. Celle-ci prend les choses à la légère et ne fait aucun effort pour lui venir en aide. Aussi, de plus en plus inquiet, va-t-il lui-même mener sa propre enquête : dans un bar, un témoin lui dit qu’il a vu sa femme être poussée de force dans une voiture. Peu après, il trouve son bracelet dans une ruelle. Il contacte alors l’ambassade américaine tout aussi peu efficace que la police française. Son enquête le conduit à un appartement où il découvre un cadavre et fait la connaissance de Michelle (Emmanuelle Seigner), une prostituée qui revient de New York et est la responsable involontaire de l’échange des valises. Elle a accepté de servir de passeur contre une forte somme d’argent, mais ne sait pas ce qu’elle a transporté. En réalité, ce que recherchent les truands, des tueurs sans scrupules, est une statuette de la statue de la liberté dans laquelle a été enfermée un détonateur électronique destiné aux engins atomiques. Walker et elle sont contraints de collaborer, lui pour sauver sa femme, elle pour récupérer l’argent qui lui est dû.


La fin du film est tragique puisque, lors de l’échange final, Michelle se sacrifiera pour sauver la femme de Walker.


Musique


La musique joue un grand rôle pour camper l'atmosphère du film : tout au long revient, comme un leitmotiv, la voix envoûtante de Grace Jones interprétant la chanson "I've Seen That Face Before (Libertango)" dont les paroles, lancinantes, font planer une menace indistincte.


Mon opinion sur ce film


J’ai vu ce film que je ne connaissais pas lors d’une rediffusion à la télévision. Le scénario est assez banal et rappelle un autre film que j'aime beaucoup, Diva, de Jean-Jacques Beinex. Dès les premières images, on reconnaît la patte de Polanski. C’est un peu aussi ce que l’on ressent dès le début de The Ghost writer, cette impression de malaise non défini qui plane sur les personnages, impression qui ne cesse de s'alourdir au fur et à mesure que le film se déroule.


Emmanuelle Seigner, dont c’était le quatrième film, n’avait cependant que 19 ans et peu d’expérience du cinéma lorsqu'elle a interprété le rôle de Michelle. Elle le fait avec une fraîcheur et une authenticité dignes d'une actrice confirmée et crève littéralement l’écran dans le rôle de cette jeune prostituée têtue qui sait à la fois être fragile et forte. En réalité, même si la star du film est Harrison Ford, on ne voit qu’elle et l’on comprend dès le début que la victime, ce n’est pas l’épouse, mais que ce sera elle.


Le film n'est pas un chef d'oeuvre. Il vaut cependant d'être vu pour son ambiance et la remarquable prestation d'Emmanuelle Seigner.

Roland Comte

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