Interminable deuil
Avant tout mitigé, perplexe et pas entièrement convaincu, me voici un peu embarrassé face à ce dernier projet de François Ozon, qui, osons le dire, n'est pas totalement clair et fait du sur-place...
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le 8 sept. 2016
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"Les vivants ferment les yeux des morts ; les morts ouvrent les yeux des vivants."
Rien ne s'efface aussi peu que les souvenirs d'une personne aimée, mais des millions d'être aimés par leurs pertes invoquent un souvenir immortel dans l'histoire collective.
Brillant, humain et juste, ce long métrage est différent de tout ce qui a été fait à l'époque moderne au sujet de la "grande guerre ", par son ambiance mélancolique, sans tomber dans le drama-pathos, on suit la quête des personnages, l'un en recherche de rédemption, incarné par Niney, magnifique d'émotion, je me suis même risqué à penser pendant le visionnage qu'il y en avait trop, mais on ne peut rejeter cette émotion et la sensibilité avec lesquelles l'ancien pensionnaire de la comédie française s'attache à nous lier d'empatis pour le jeune soldat, tortionnaire et victime à la fois, en tant que combattant et qu'être humain.
Ce n'est pas un énième coup de gueule sur l'égalité des hommes au-delà des pays, des cultures et des actes, ce film n'est pas un hommage aux morts, il est une inspiration pour les vivants, il est de ces films qu'on aimerait faire partager aux nouvelles générations pour leur réapprendre à se souvenir, ce que plus personne ne s'attache à faire aujourd'hui, ainsi qu'aux anciennes, la réalisation techniques leur fera revivre un certain âge d'or du noir et blanc et les mettra dans les meilleurs dispositions à suivre cette histoire de pardon, de remords mais aussi d’espérance, certes naïves, cette dernière endossé par Paula Beer dont le jeu doux mais néanmoins intense donne une superbe réplique à celui du français.
On aimerai enfin, inciter une personne aimée à regarder ce film, car les sentiments même maladroits sont toujours plus beau que des paroles calculées et froides, et il semble bien que c'est de sentiment auquel les personnages sont en proies, ils n'en abusent pas, n'en jouissent pas mais cela les aide à se sentir en vie, qu'ils existent, au moins pour quelqu'un si ce n'est l'un pour l'autre, leur mémoire et le présent leur interdise de s'attacher mais pas de se libérer du poids du passé.
Si vous pensez qu'il est possible de rétablir à la fois la mémoire historique d'un conflit ravageur tout en faisant appel à vos sens sentimentaux d'amoureux, de cœur brisé ou délaissé, alors ce film est pour tous ceux à qui le souvenir importe mais qui refuse d'en devenir un à leur tour.
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Créée
le 9 janv. 2018
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