Troisième épisode de la franchise A Nightmare On Elm Street, le croque-mitaine fait son retour pour finir le travail qu’il avait commencé, s’attaquant aux derniers adolescents résidant à Elm Street. Les griffes du cauchemar, troisième chapitre, nous emmène dans un hôpital psychiatrique pour adolescents suicidaires. Freddy redevient le maitre des rêves, prenant plaisir à terrifier et assassiner de la pire des manières ses dernières proies…
Ouvrez votre esprit
Suite à l’épisode décevant de La revanche de Freddy, pour ce troisième opus, pas question de faire les mêmes erreurs. Wes Craven, appelé à la rescousse participe au scénario et à la production du film. Comment rendre utile cette suite ? Comment la justifier, sachant que le deuxième opus ne servait pas à grand-chose si ce n’est dénaturer le personnage de Freddy ? Pour Wes Craven, la réponse est simple : aller un cran au-dessus. Déluge d’effets spéciaux grandioses, mise au premier plan de Freddy Krueger, ambiance à la fois originale, angoissant avec un soupçon d’humour bien noir, Les griffes du cauchemar change la donne, repart sur de meilleures bases, renouvelle son antagoniste en faisant retourner dans le monde des rêves, là où il règne en maitre.
Les griffes de la nuit était le fondement de la franchise, que ce passe-t-il après ? Dans le 1er épisode, Nancy, notre héroïne se battait seule. Sautons le 2ème film faisant plus hors série que vraie suite. Dans ce 3ème film, Wes Craven propose de faire revenir la survivante, de lui offrir le rôle d’une jeune femme plus expérimentée offrant du réconfort aux adolescents isolés, désespérés, terrifiés par leur vision du monde et leur sensibilité. L’occasion pour Nancy de se battre dans un petit groupe, d’obtenir un pouvoir plus grand que lorsqu’elle était seule. Les adolescents s’uniront les uns avec les autres, devenant des sortes de guerriers soudés pouvant eux aussi utilisé leur cauchemar à leur avantage.
Un espoir symbolique. Ca change. Les griffes du cauchemar propose de nous faire suivre de nouveaux personnages. Aucun adolescent n’est suicidaire, tous sont manipulés, torturés par Freddy les faisant passer pour fous. Six adolescents, chacun à son histoire, chacun à ses forces et ses faiblesses, Wes craven fera tout pour qu’on s’attache à eux et du coup, le stress de les voir disparaitre se fera sentir durant la totalité du film :
• Taryn, la rebelle,
• Joey, un adolescent muet,
• Will, un jeune homme en fauteuil roulant,
• Jennifer, une jeune femme rêvant de devenir une star,
• Roland, un afro-américain balèze au caractère fort,
• Kristen, nouvelle du groupe qui, vous le verrez, sera l’élément central et important de notre histoire. Kristen a un don, un pouvoir lui permettant d’arriver à attirer n’importe quelle(s) personne(s) désirée dans ses rêves.
Du vrai Freddy comme on l’a aimé dans Les griffes de la nuit
Cet épisode, tout en faisant revenir deux personnages importants de l’univers Freddy, ira plus loin que ces prédécesseurs, rappelant de plus les bases des griffes de la nuit et de ce que représente Freddy Krueger. Ce n’est pas un serial Killer, c’est un boogeyman. Chuck Russel et Frank Darabont ont réparé les erreurs commises dans La revanche de Freddy et ont instauré les nouvelles règles tout en gardant les bases des Griffes de la nuit. Si vous avez aimé/adoré les scènes horrifiques de Beetlejuice, Freddy 3, accentuant le fantastique, la peur et le comique, vous comblera de joie. Osant de nouvelles choses, ce troisième film mettant notre bidon à rude épreuve nous présente de manière approfondie le monde dans lequel Freddy est le roi.
L’univers des rêves est ici magnifié par de sublimes effets spéciaux ramenant aux cauchemars. Longs couloirs sans fins, présence démoniaque, ombres, bruits peu rassurants, maison hanté entourée de brume, pièces jonchées de miroirs, flammes, squelettes, cadavres, la célèbre chaudière du boogeyman, bref, un enfer cauchemardesque. Ne manquait plus qu’un trône. Oui, Freddy redevient la créature régnant sur le monde des cauchemars, et c'est dans ce monde et uniquement dans ce monde qu'il peut faire du mal à ses victimes.
Le croque-mitaine, puissant de films en films, gagne en humour, continuant de jouer les farceurs sadique et pervers, fait preuve d’inventivité pour commettre de nouveaux meurtres. Résultat, la mise en scène ne manquera jamais de créativité offrant son lot de séquences cultes trash, malsaines et violentes, faisant parfois références à certaines pépites du cinéma d’horreur (Puppet Master où Freddy se métamorphosant en marionnettes). Freddy 3, c’est aussi l’occasion d’approfondir le mythe du personnage en développant ses origines carrément glauques le reliant à une mystérieuse nonne en sachant pas mal sur lui. A noté le rôle intéressant de Laurence ( crédité Larry) Fishburne en infirmier barbu massif et compréhensif, et un personnage pour le moins détestable, remarquable, bien que tenant un petit rôle : le Dr Simms, femme aussi stupide et froide que Miss Ratched de « Vol au dessus d’un nid de coucou ». Oui, Freddy 3 fait de bonnes choses en comptant en supplément de sa réalisation et de son histoire travaillé, un casting de fou.
Désolé les gamins, je ne voulais pas vous faire attendre. Je ne peux
pas être partout à la fois !
Au final, Freddy 3 ou Les griffes du cauchemar est d’une richesse jubilatoire, fun et délirante. 1h35 d’angoisse, de stress, de rire, de terreur, d’effets spéciaux et idées recherchées, de musiques effrayantes, de répliques et séquences savoureuses, de personnages attachants, d’une évolution intéressante du personnage de Nancy, d’un Robert Englund au sommet de son art, et d’une histoire bien développée, bien travaillée et captivante. On a réussit avec brio à rendre Freddy plus drôle, tout en restant un type effrayant. L’un des meilleurs opus de la franchise, une véritable attraction horrifique à elle toute seule.