Juin 1987, ça y est j'ai 13 ans depuis peu et j'ai le droit d'aller voir des films interdit aux moins de 13 ans. Une barrière est franchie et j'ai enfin accés à la plupart des films chroniqués dans mad movies et l'écran fantastique. Les voir en temps et en heure et sur grand écran, quelle joie. Et pour ma « première »Je ne compte pas louper la troisième aventure de Freddy Krueger.
Je me souviens encore de ce début d'été, c'est l'après-midi et le soleil chauffe, je m'apprête à m'enfermer dans le noir au coeur de l'antre de mon pire cauchemar. Me voilà devant le cinéma accompagné de la frangine ce coup-ci et mes yeux se lèvent vers le ciel pour contempler les affiches des films diffusés. Dieu merci, celui que je suis venu voir est là, l'affiche signée Laurent Melki trône juste au- dessus de ma tête.
La seconde étape était en faisant la queue, j'admirais les jeux de photos placés derrière une vitrine. Elles montraient quelques scènes clefs des films pour donner envie au spectateur, je doute que cela existe encore ?? Le spectacle était à porté de main, reste plus qu'à passer le barrage de la caissière et c'est gagné. Oui parce que j'ai beau avoir l'âge requis, ce n'est pas écrit sur mon visage. De plus mon aspect chétif jouait en ma défaveur. Le pire je n'avais pas de pièce d'identité…mise à part mon carnet de correspondance.
Devant moi une bande de filles dont l'une d'elle n'avait pas sa carte d'identité. Elle raconte un bobard (je présume) et passe. A mon tour, intimidé je laisse ma sœur acheter les billets et la caissière permanentée me montre du regard. Damned, je suis repéré. Je lui montre mon carnet comme je le fais à l'école pour justifier une absence auprès des surveillants mais la caissière permanentée n'est pas si rigide qu'elle en a l'air, elle me laisse également passer.
Soulagement.
Je croise les jeunes filles à l'entrée de la salle et intimidé, je me fais tout p'tit, elles me dévisagent. Jamais à cette époque je n'aurais osé adresser ne serais- ce qu'un mot, un merci, à une fille.
Puis la lumière s'éteint, le film commence, léger coup au cœur.
La lumière se rallume, le film est fini, second coup au cœur.
C'est pour moi le meilleur de la saga Freddy. Suite directe du premier opus, il prolonge intelligemment le film de Wes Craven dont on retrouve l'héroine principale. Mais la star, c'est desormais Freddy et le bonhomme se lache mieux que jamais dans la « torture » des ados dans des scènes oniriques exceptionnelles. Personnage aussi effrayant que comique, on prend plaisir à le voir se frotter aux jeunes cloitrés dans un hôpital psychiatrique. Et pour une fois dans l'histoire du slasher, ces jeunes ne sont pas une bande d'ecervelé mais reste attachant, ayant chacun son histoire, sa personnalité. La bande de copain que j'aurais aimé avoir.
Avec au casting les débutants Patricia Arquette et Laurence Fishburn.
Coté scénario, le film est trés bien écris, il n'y a aucun temps morts. La bande son contribue également à la réussite de l'entreprise, notemment le titre "dream warriors" de DokKen.
Aprés avoir atteint son top niveau , Freddy Krueger se met à dégringoler dans tous les films suivant. On peut retenir le méta « Freddy sort de la nuit » de wes craven qui sort du lot. A oublier en revanche la rencontre censé historique « freddy vs Jason » et encore pire, le remake de 2010 sans queue ni tête , ni rien d'autres d'ailleurs.
Un coffret regroupant tous les Freddy existe en blu-ray mais je pense qu'une sortie 4k des « Griffes de la nuit » et de ce « Freddy 3 » feraient l'affaire. Encore une fois, patience, patience.