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Un premier volet qui posait un concept solide et déclinable dans tout un tas de directions, puis un second qui prenait l’une des rares impasses qui s’offraient (l’irruption dans le réel) : deux films qui ont ancré Freddy comme un contender dans la liste des nouveaux boogeymen des années 80, et qui ont permis à New Line de se faire un nom. On a donc rappelé Wes Craven pour écrire la première mouture du script, et débarqué Chuck Russell (qui fera le très sympathique The Blob l’année suivante) derrière la caméra, pour offrir une combinaison des meilleurs éléments des précédents opus. Malheureusement on a aussi rappelé la final girl du premier volet, qui joue comme un manche.
L’acting est mauvais de toutes parts (seul Lawrence Fishburne s’en sort, désolé Patricia), le kitsch du look 80s as fuck/glitter punk des protagonistes dans le monde des rêves ainsi que l'exécution de leurs pouvoirs n’a pas bien subi les affres du temps, tandis que le scénario se perd en circonvolutions inutiles sur l’origine de Freddy via de la nunsploitation basse du front.
Mais Dream Warriors, malgré toutes ses tares, est plutôt plaisant à voir, car il lâche enfin la bride à son vilain pour une bonne dose de fun. Les calembours fleuris sont plus fréquents, les effets spéciaux, redoublant d’inventivité, fonctionnent bien et sont au service de mises à mort originales, tandis le potache de l’imagerie se marie parfaitement à ce grand foutoir déluré. On balance des serpents phalliques qui avalent des gamines, des brûlures de cigarette vaginale, et des punchlines ponctuées de “bitch” à tout va.
Freddy s’assume comme la série B vulgaire au concept malléable à souhait que j’attendais, enfin. Un divertissement qui possède quelques fulgurances au milieu de ses errances et en fait une petite curiosité du bis. J’espère au moins ça pour la suite.