comment se faire l'avocat du diable
Doit-on juger ce film pour ce qu'il est ou pour ce qu'il représente?
Dans la première catégorie, on frise difficilement la moyenne : twist sans surprises, rebondissements téléphonés, jeu des acteurs approximatifs, bref les angles d'attaque sont nombreux.
Si l'on considère la seconde catégorie, "Freddy, sa vie, son oeuvre", que dire de ce remake/reboot (on y redécouvre l'histoire de Fred Krueger "actualisée")?
Eh bien, difficile de faire la fine bouche si on l'intègre en tant que 9ème (8ème pour le puriste qui ne compte pas Freddy Vs Jason) opus d'une franchise déjà pas mal abîmée par les expérimentations.
Si les réals reconnus (j'ai pas dit talentueux) se sont succédés (Renny Harlin, Wes Craven, Stephen Hopkins, etc.), Freddy a vite été considéré, au vu du succès (inespéré) des Griffes de la Nuit original, comme une pompe à fric par les producteurs (la version 3D de 1991...).
Histoires baclées, cabotinages de plus en plus limites du résident d'Elm Street, la franchise souffre d'une inégalité criante mais mise bout à bout (l'intégrale en une journée est possible!), on ne peut ressentir qu'une grande tendresse pour Freddy Krueger, boogeyman le plus rentable du genre et un des rares à piquer la vedette aux castings de teenagers qui se sont succédés.
Pour en revenir au Freddy version 2010, il faut le prendre comme une déclinaison moderne et logique de la saga. Les remakes de films d'horreur se font par des clippeurs et des pubard, ici on a Samuel Bayer.
Si on peut saluer ou déplorer le nouvel aspect de Freddy (il ressemble davantage à un grand brûlé mais Robert Englund a quand même une gueule plus fun), il faut dire que tous les ingrédients sont là (cauchemars, élimination progessive, découverte des motivations, lutte inégale contre le sommeil, répliques qui tuent (au propre comme au figuré) et contre-attaque qui s'organise....
Seule originalité (et encore) les micro-sommeils qui traduisent la volonté du réalisateur de donner plus de rythme aux apparitions de Freddy (on aime ou on aime pas). Pour les amoureux de cette fine lame de Freddy (ça sent que j'en fait partie?!), on retrouve avec plaisir l'univers vicieux et dark (la chaufferie), l'aspect des maisons, le lit, la baignoire, etc.).
On reste fidèle à la série dans sa globalité et non au film original, un second degré original à prendre en considération quand on se décide à passer le cap et d'aller voir ce Freddy là.