Décevant, c’est bien le mot. Si le mythe de Freddy est abordé sous un nouvel angle, on constate rapidement que les quelques légères innovations qui sont insufflées dans ne film servent surtout à camoufler un scénario assez pantouflard, qui apparemment sans le vouloir bousille la carrure de boogeyman impitoyable qu’était Freddy. Il n’y a qu’à voir la scène d’introduction pour s’en convaincre : dans ce rêve, il n’y a aucune originalité, et d’ailleurs aucune ambiance glauque dans cette cuisine. Seul le nouveau petit geste de Freddy est sympathique, sinon, rien qui vienne vraiment nous impressionner. Et ne parlons pas de la première mise à mort, un petit égorgement au rabais qui a de quoi scandaliser avant même l’apparition du titre. Pour la suite, Freddy est montré comme un pédophile et plus comme un tueur d’enfant, ce qui n’arrange pas vraiment sa réputation, le faisant dès lors passer pour une tafiole qui fuit devant le mécontentement des parents alors qu’il était une sorte d’icône du Mal absolu dans l’original de Craven. Un coup dur à sa réputation, amplifié par toute une partie du scénario absolument aberrante, où les adolescents voient dans les apparitions de Freddy et dans ses meurtres sanglants des manifestations d’un innocent tué à tort par les parents… pour finalement découvrir que non, c’est bien un méchant qui les harcèle pour les buter. Une fois encore, Freddy parle trop, ce qui se rapproche plus des suites de Freddy que de l’original, d’autant plus qu’il jacte parfois à tort et à travers (alors que Nancy s’enfonce dans un parterre de sang, Freddy arrive et balance « Ah… Tes rêves te font mouiller… » Heu, quel rapport ?). Et il devient même gênant d'énumérer les procédés de peur utilisés tant ils ne lorgnent de vers le sursaut instantané et l’absence d'ambiance. Cependant, techniquement, le film n’est pas si mal. La photographie est bien éclairée, l’action est assez lisible, les jeunes ne sont presque pas agaçants… A part la blondasse qui gueule dès que Freddy lui balance une réplique, et qui mourra dans la scène du fameux meurtre de la chambre, en faisant des cabrioles au plafond. Une scène considérablement aseptisé par rapport à l’original, qui étalait sur les murs des litres de sang. De meurtre énervé, on reviendra surtout l’éventrage du jeune suspect en prison, d’un impact modéré, mais palpable (au même titre que le dénouement atrocement numérique du film). On a également quelques petits détails qui auraient pu faire la sympathie du remake (les micro-sommeil, la persistance d’activité cérébrale après l’arrêt du cœur…), mais qui sont hélas mal gérées, balancées un peu au hasard dans le script sans réel traitement virtuose. En bref, c’était vraiment limite, on s’est ennuyé pendant 20 bonnes minutes, et à part numériser ses effets spéciaux, le film n’apporte rien au mythe de Freddy. On en retrouve certes un ton sérieux, mais la mise à mort de notre boogeyman aura de quoi frustrer le fan. Un remake vraiment, vraiment mineur de cette saga.

Voracinéphile
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le 11 déc. 2015

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