Encéphalogramme plat
C'est vraiment mauvais, mal traité, visuellement sans intérêt, mais il y a Michael Shannon qui tente de sauver un peu tout ça (enfin son personnage). Parce que autant je ne sais pas ce qu'ils ont...
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le 6 févr. 2016
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C'est vraiment mauvais, mal traité, visuellement sans intérêt, mais il y a Michael Shannon qui tente de sauver un peu tout ça (enfin son personnage). Parce que autant je ne sais pas ce qu'ils ont fait à Julianne Moore, mais si on lui enlève sa rousseur, ce n'est plus elle, elle devient une sorte de blondasse totalement quelconque. Surtout que ce n'est pas fait pour coller à la réalité étant donné qu'elle ne lui ressemble absolument pas et vu que personne ne l'a connaît on s'en fout un peu (et surtout Ellen Page ne ressemble pas du tout, pas même la même coupe de cheveux, donc ce n'est en rien une excuse). D'ailleurs la coupe de Page est intéressante et est un des défaut du film (ou plutôt révélateur).
Je veux dire qu'on s'en fout de tout ça... pourquoi ? car cette histoire d'amour c'est impossible d'y croire 30s, on n'a aucune idée du temps qui passe, tout va très vite, il n'y a rien qui indique un amour, une relation, une alchimie... Et à la fin on montre les photos et on voit très clairement qu'elle n'a pas la même coupe au début et à la fin, contrairement à Page qui elle garde sa coupe horrible (enfin la coupe de la vraie fille est pire). C'est les petits détails qui font vivre un film, qui vont faire que l'on croit à une histoire, à des personnages, sentir le temps passer. Là honnêtement je ne sais pas si le cancer se déclare 10j après leur rencontre ou 5 ans après... C'est quand même problématique.
Ensuite le film se focalise sur la lutte pour que la copine de Moore ait de la thune comme si elles étaient mariées. Si le but était de montrer ça, pourquoi montrer l'histoire d'amour vu que toute façon elle n'est pas faite pour fonctionner, le réalisateur ne se donne même pas la peine de la considérer...
Le truc bien c'est donc le personnage de Shannon qui fait qu'un type comme moi peut se racrocher à un personnage. Un type cynique qui envoie chier lorsqu'une bonne femme lui sort le coup de la minorité opprimée (parce que Julianne Moore balance quand même un : "oui tu es un homme blanc et hétéro (elle a oublié cisgenre... quelle transphobie de la part de Julianne Moore) donc tout t'es donné". Et je sais que pas mal de féministes pensent ça... c'est tellement faux. En quoi un mec blanc hétéro on va lui donner des trucs ? C'est agaçant ce genre de femmes qui vantent le fait qu'elle se battent, alors que dans la vie tout le monde doit se battre, sauf si tu es né avec une cuillère en argent dans la bouche... et à ce moment là ce n'est pas une question de sexe, mais de classe sociale.
Bref je reviens sur Shannon qui va se tenir loin des excentriques manipulateurs et totalement ridicules comme le personnage de Steve Carell et qui va témoigner avec dignité et pudeur en faveur de sa collègue. Alors c'est mal fait, tout ce qu'on veut... Mais l'idée est bien, pour une fois on sort de l'hystérie généralisée et on a un personnage mesuré et là je peux m'identifier à quelqu'un. Chose qui est impossible dans les autres films sortis récemment ayant des revendications "féministes" et assimilées comme les suffragettes, the Danish Girl ou bien Carol.
Après on est très très loin d'avoir un film réellement intelligent qui permettrait, comme c'était le cas dans la vie d'Adèle, à n'importe qui de s'identifier à son héroïne. Et il est là le problème avec les Oscar aux USA, c'est du communautarisme, chacun est étiqueté en fonction de sa sexualité, de sa couleur de peau, de son sexe, etc. Et donc il faudrait, au non d'un égalitarisme douteux que tout le monde soit représenté. Oubliant alors la question de la classe sociale... qui est bien plus déterminante de comment vit une personne que sa couleur de peau, sa sexualité ou son sexe. Mais ils oublient surtout que n'importe qui qui peut s'identifier à n'importe qui si le personnage est bien écrit. Lorsque je regarde un film chinois j'ai pas besoin qu'il y ait un blanc pour que je m'identifie.
Le problème des Oscar est donc un problème de qualité du cinéma américain qui est on ne peut plus médiocre. Mais c'est plus facile de faire des quotas de bien faire son travail en amont.
Donc Free Love opte pour la solution la moins pire pour que le mâle blanc hétéo ne quitte pas la salle, au lieu de réussir à l'émouvoir, de réussir à l'intéresser, d'écrire correctement les personnages on lui balance un personnage qui lui correspond. Mais bon on aurait pu mieux faire.
J'ai trouvé que le film n'était passez méchant avec le personnage de Carell qui est insupportable et qui à vouloir instrumentaliser la cause de ces deux femmes, à se ridiculiser à gueuler tout le temps, ben dessert totalement leur cause.
En fait on a un film qui est vraiment plat, pas intéressant pour un sous et qui en plus ne veut pas se mouiller. Alors que c'était le moment au contraire de développer un propos, en montrant la voie du milieu, remettant à leur place à leur fois les féministes hystériques et leur oppression patriarcale, les militants ridicules et les vieux politicards opportunistes coincés. Finalement le film ne fait rien... il met platement son histoire sur l'écran... c'est pénible... et ennuyant.
Sans intérêt.
Créée
le 6 févr. 2016
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