Alors qu'il est en train de surveiller un riche criminel français à Marseille, un policier se fait froidement assassiner. Dans le même temps, à New York, deux flics des narcotiques connus sous le nom de Popeye et Cloudy, enquêtent à Brooklyn.
Pour son cinquième film, William Friedkin s'inspire du vrai trafic de drogue surnommé French Connection qui voyait 80% de l'héroïne arrivant sur la côte Est des États-Unis venir du sud de la France. Se voulant le plus réaliste possible, il se rapproche du style documentaire, n'hésitant pas à tourner caméra à l'épaule avec des lumières naturelles et quelle claque ! Il transcende littéralement cette affaire de drogues allant de Marseille à New York pour livrer une oeuvre aussi haletante que passionnante et tendue à souhait.
Commençant froidement par poser les bases du récit, puis nous présenter les protagonistes, Friedkin s'intéresse surtout au duo de flics américains qui va peu à peu se mêler à une affaire de drogue où un français est venue vendre sa dope sur le territoire US. Personnages passionnants, de par la façon dont il en dresse le portrait et les oppose (que ce soit eux deux, ou en général la brutalité des flics face au charme corrupteur des gangsters), mais aussi par les péripéties qu'ils vont devoir affronter au cours de l'affaire ainsi que la façon dont ils vont se retrouver à la limite entre le crime et la loi. La construction du récit est remarquable, William Friedkin nous immerge au coeur de l'enquête et on est happé par l'affaire, sa lente progression ainsi que ces deux personnages dont l'alchimie fait merveille. L'écriture est d'ailleurs d'excellente qualité, tant dans les personnages que les dialogues et il la sublime via une mise en scène nerveuse, crue, intense et dynamique à souhait et surtout palpitante comme il faut.
La vision de ce New York urbain en cet hiver glacial par le metteur en scène américain est aussi froide que fascinante, il filme tout en extérieur et ses plans, tout comme ses mouvements de caméra participent pleinement à l'ambiance de l'oeuvre et l'immersion. Il nous montre la ville telle qu'elle était à l'époque. Il rend plusieurs séquences marquantes, que ce soit celle impressionnante et hallucinante de course-poursuite, le final ou d'autres à l'image de l'introduction ou la mise en oeuvre des méthodes du duo. Un duo qui est d'ailleurs magistralement interprété, tant par Gene Hackman (quelle présence en Popeye !) que Roy Scheider, alors que les seconds rôles sont tout aussi impeccables tel un élégant Fernando Rey en Alain Charnier.
Une petite leçon de mise en scène par William Friedkin qui nous immerge dans un New York froid et au coeur d'un grand trafic de drogue. Remarquable, nerveux et haletant de bout en bout, French Connection bénéficie aussi d'interprétations à la hauteur des personnages.
Et sur ce, le Doc vous souhaite un joyeux noël et de bonnes fêtes !