Pour qui est accoutumé à l'oeuvre de Ken Russel, French Dressing semble une oeuvre d'une étonnante légèreté dans la carrière du cinéaste iconoclaste.
C'est en effet une sympathique comédie bien dans son époque qu'il nous offre ici, nous relatant les péripéties de Jim et Henry, simples employés de plages dans une station balnéaire de la côte anglaise ma foi fort peu fréquentée.
Dans une première partie pittoresque, le film, avare en gros plans, nous invite à connaitre la bourgade autant que les personnages, en dressant le portrait d'un lieu hors du temps, hors des modes et en cruel manque de dynamisme. Cette entrée en matière d'une insouciance rare chez Russel est plutôt amusante, la liberté de ton qui s'en dégage situe le film à mi-chemin entre Jules et Jim et Clerks, c'est plaisir.
Un évènement majeur va alors venir tourmenter ma vie de cette calme petite ville côtière où l'ennui règne en maitre : l'arrivée d'un ersatz de Brigitte Bardot à l'occasion d'un "Festival de cinema". Le choc des cultures entre cette actrice française dévergondée et les pontes endimanchés du patelin mènera a une succession de gags, qui, s'ils sont parfois amusants sont néanmoins pour la plupart sont trop peu originaux ou ont assez mal vieilli.
Derrière son insouciance de façade, French Dressing devient tout de même grinçant dans cette seconde partie, nous montrant le franc succès populaire d'un festival qui ne diffuse quasiment aucun film, préférant les actions marketing et les caprices de stars... Une certaine vision du cinéma, mais pas celle de Ken Russel.
Nous avons donc affaire à une plutôt agréable comédie, mais malgré quelques fulgurances, cela reste un Ken Russel mineur, à voir pour l'anecdote.