Film culte aux États-Unis qui a même donné suite à une série à succès, Friday Night Lights n’a jamais percé en France, le football américain y étant quasi-inconnu. Le teaser qui ne dévoile rien de spécial n’a fait qu’attiser ma curiosité, me poussant à me demander pourquoi ce film est censé être supérieur aux autres du même genre.
Friday Night Lights, c’est l’histoire (vraie, apparemment) de l’équipe de Foot US du lycée d’Odessa, une ville paumée dans l’ouest texan, lors de la saison 1988. Mis à part quelques puits de pétrole, à Odessa, ils n’ont que le Foot US, et comme seule équipe celle du lycée, engagée dans le championnat de l’État du Texas. La totalité ou presque de l’argent, public comme privé, va dans les coûts liés à l’équipe des Permian High Panthers qui dispose notamment d’un stade qui pourrait accueillir la ville entière. Il semble que ça ne pose aucun problème puisque les résultats de l’équipe du lycée font la pluie et le beau temps dans cette bonne petite ville d’Odessa. Les Panthers ont déjà été champions d’État par le passé, mais n’ont pas renoué avec le succès depuis longtemps. Or, cette année, ils disposent d’une future superstar, Boobie Miles, et les attentes autour d’eux seront énormes.
On voit donc ces jeunes lycéens qui n’ont que 17 ans être traités comme des stars : photos avec les fans, nourriture gratuite, filles à leurs pieds, interviews télévisées. De leurs propres parents à de simples anonymes, tous ne leur parlent que de football et de ce championnat qu’ils « doivent » gagner. À Odessa, les gens vivent pour le Football, car ils n’ont que ça.
Le Foot US, les joueurs aussi n’ont que ça. Tous rêvent de sortir de ce trou perdu, et aux Etats-Unis, dans l’imaginaire collectif du moins, le seul moyen de quitter sa ville est d’aller à la fac. Il n’existe que 3 moyens pour aller à la fac : avoir des notes suffisantes et de l’argent en réserve, avoir d’excellentes notes et obtenir une bourse, avoir d’excellents résultats sportifs et obtenir une bourse. On suit ici une équipe de Foot US, majoritairement ils misent donc tout sur la troisième option. En quelque sorte, ils sont condamnés à gagner, ou ils finiront comme ces gens qui cristallisent leurs espoirs en eux.
Doté d’un bon équilibre entre séquences football et hors terrain, Friday Night Lights nous embarque véritablement au sein de ce parcours extraordinaire. Alors que la tuile de début de saison semble achever tout espoir, leurs ressources mentales vont leur permettre de prolonger l’aventure. Les acteurs sont étrangement convaincants pour un film de sport, et Billy Bob Thornton fait un très bon coach, autoritaire mais humain, sachant garder la tête froide.
Bien entendu le film tombe parfois dans les clichés, avec notamment le faux suspens de savoir si la compétition va continuer alors qu’on est en milieu de film, ou alors l’issue finale. Pour l’issue du film toutefois, c’est pardonnable. En effet le film ne peut se solder que par une victoire ou une défaite en finale, et les deux scénarios ayant déjà été utilisés, il y aura forcément un air de déjà-vu. Le match contre Dallas a toutefois une bonne dose de suspense tant il fut spectaculaire et indécis.
Friday Night Lights permet donc de passer un bon moment et donne clairement envie de faire du sport. Le parcours semé d’embûches de ces jeunes joueurs sous la pression populaire est bien retranscris et on regrette que les championnats universitaires ne soient pas plus développés chez nous.