Je sors à peine de la séance, encore ébranlé par ce que je viens de vivre. Oui, car peu importe les a prioris que j'avais sur le film (qui étaient ma foi plutôt mitigés, notamment à cause du lien facile qu'on pourrait faire entre lui et Unfriended), j'ai vécu le film, j'étais en plein dedans. Il a su me haper, et pour cela j'ai une certaine sympathie pour ce film.
Friend Request n'est pourtant pas une franche réussite ; jeu d'acteur approximatif, focale étrangement maladroite, et, plus gros défaut et de très loin, trop de jumpscares. J'ai vu pire dans le genre, d'autant qu'ils sont plutôt réussis dans leur style, mais ce procédé doit disparaître. C'est facile et c'est trèèès irritant... La peur au cinéma ne doit pas se résumer au simple sursaut du spectateur, elle doit être issue d'une plongée dans une horreur atmosphérique et cela prend du temps et requière un certain sens du jaugeage.
Et ce film, à ma grande surprise, mixe les deux. Les scènes horrifiantes sont très esthétiques et correctement misent en scène, mais aussi et surtout elles prennent le temps de s'affirmer et on peut observer une réelle gradation dans l'horreur. On a donc droit à de bons gros moments d'angoisse, le tout dans un scénario somme toute assez convenu finalement (une fois le sujet "original" de la popularité/solitude virtuelle et sociale via Facebook lancée, on a presque droit à un schéma slasheresque classique (le côté second degré en moins)), couplé à des jumpscares non pas inutiles mais répétitifs et toujours aussi exaspérants...
À boire et à manger donc, cela dit je considère ce film comme une bonne surprise, qui me laisse croire que même dans le cinéma d'horreur pour ados il y a encore de quoi espérer de bonnes choses... si il deigne se débarrasser de ses stéréotypes lacunaires que le jumpscare représente parfaitement.
Et puis s'il vous plaît chers jeunes beaufs lycéens, même si c'est un film d'horreur avec des jeunes beaufs lycéens, on reste dans une salle de cinoche les mecs... Respectez-vous bordel.