Friends with Kids c’est la première bobine dirigée par Jennifer Westfeldt, qui d’habitude se contente d’écrire en plus de jouer. Cette fois-ci elle prend entièrement les commandes de ce qu’elle a couché sur le papier, à savoir une nouvelle comédie sentimentale. Partant d’un postulat cynique des plus sympathiques elle nous présente un triptyque d’amis avant et après avoir fait un enfant. C’est amusant, on pouffe se rire surtout si l’on a connu ces situations, puis passé la première moitié le soufflé retombe misérablement très bas, aussi bas que puisse l’être une comédie sentimentale à l’américaine, colportant tout ce que cela sous-entend de négatif, avec ses clichés, son final senti dès le début, et son éternel je t’aime/je t’aime plus/je t’aime, aussi prévisible qu’il est agaçant.
Dommage car Friends with Kids avait un avantage considérable, celui de nous proposer un vaste panel d’acteurs loin d’être ceux que l’on nous ressert continuellement (excepté Kristen Wiig, fallait quand même une tête connue pour vendre la bobine), avec un Adam Scott dont on a du mal à remettre ce qu’il a bien pu faire avant, Jon Hamm que l’on connait pour Mad Men, ou Maya Rudolph que l’on a aperçue aux côté de Wiig dans Mes meilleurs amies — ah ! Et j’allais presque oublier Megan Fox, qui sert ici sa pire interprétation depuis Jennifer’s Body, en plus de jouer une nouvelle fois le rôle de nichons sur pattes. Finalement cette originalité n’est pas utilisée pour apporter un nouveau regard moins mainstream, au contraire, on a l’impression de voir En cloque, mode d’emploi dans une version castrée de facétie, et bien que ses personnages eurent été souvent caricaturaux, ceux du métrage de Westfeldt sont à l’opposé, totalement creux et dénués de personnalité.
Jennifer Westfeldt ne convainc dont pas avec son Friends with Kids qui d’une base drôle tente de vouloir apporter un regard critique sur la vie parentale, mais loupe le coche, celle-ci étant incapable de trouver un équilibre entre sarcasme et réflexion, en plus de perdre de son mordant au-delà des 45 premières minutes, finissant par devenir une succession de repas entre amis où les gags sont répétés jusqu’à l’épuisement (ou alors de gags au lit, vu que les seuls lieux explorés par le film sont la salle à manger et la chambre à coucher). Puis lorsque que ceux-ci sont usés jusqu’à la corde la romance s’en mêle et c’est l’ennui total qui achève le spectateur, et s’il n’est pas achevé ce sont les blagues de caca façon Echange standard qui s’en mêlent.
Si Jennifer Westfeldt n’a pas inventé l’eau chaude, elle a néanmoins réussi à inventer la machine à remonter dans le temps, nous faisant revivre la « grande » époque des comédies romantiques des années 80/90, superficielles et stériles. Merci mais non merci.