Fritz the Cat par Ciné Water
Fritz le chat aura marqué les esprits de 1972, devenant le premier dessin animé classé X bien avant South Park et consorts par la MPAA - il y a un documentaire très intéressant sur comment les oeuvres sont classées aux USA, This film is not yet rated, à voir
(http://www.senscritique.com/film/this-film-is-not-yet-rated/8921230391980298/critique/jeandewailly/).
Pour son premier film, Ralph Bakshi décide d'adapter le comics de Robert Crumb qu'est Fritz the cat.
Le film divisait facilement lors de sa sortie de part ses propos caricaturés de la société américaine. Pour exemple des policiers représentés sous la forme de cochons tirants sans réfléchir sur des blacks, sur des hippies qui ne pensent qu'à changer le monde en fumant des joints et en baisant à tire-larigot. Ou encore toute une synagogue heureuse d'entendre par la radio que les Américains vont continuer d'envoyer des armes à Israël...
Le personnage de Fritz est plutôt attachant sans du tout sombrer dans la déprime d'une société décrite comme pourrie jusqu'à l'os. C'est un chat, il profite de la vie. Mais tente aussi de comprendre pourquoi les choses se passent ainsi, laissant de côté les bouquins non pour devenir plafonnier mais pour continuer de glander en vivant les choses et en s'informant soi même.
Ce qui me déplait surtout c'est son côté extrêmement décousu, fourre tout, pour lequel à peine j'accroche à un point particulier à peine il disparait aussitôt ou commence soit à m'ennuyer soit simplement à m'énerver.
C'est long, il ne se passe quasi rien, 30min aurait été suffisant pour un long métrage qui dépasse à peine l'heure.
D'un point de vu purement stylistique, sans avoir eu la chance de lire le comics (bien que l'envie est là), il ressemble fortement à une vision psyché très LSD (sans avoir non plus testé le LSD...) chère à cette époque d'exploration chimique. Le film est "étonnamment" détesté par Robert Crump sans que je trouve la raison.
Je partais fort attiré par ce Fritz, un chat qui ne fait que profiter de la vie sans se battre avec sa morale semblait ne pouvoir que me plaire. Si j'ai vraiment du mal à apprécier South Park pour son côté trop "pipi-caca, on est trop marrants" à mes yeux j'apprécie pourtant sa vision caricaturée de notre actualité et cette appréciation je la partage dans Fritz le cat, la vision des choses d'une certaine époque.