God of Gamblers vs God of Gamblers
Wong Jing + Chow Yun-Fat + Gambling, voilà qui remémorera à bon nombre d’amateurs de peloches HK quelques souvenirs des années 90 et de la fameuse saga des God of Gamblers. Et forcément, From Vegas to Macau intrigue étant donné qu’un de ses nombreux titres n’est autre que God of Gamblers 4. Mais pourquoi 4 alors que la saga comporte déjà 5 titres ? Quelques explications s’imposent dans un premier temps.
En 1989 sort le film culte God of Gamblers, réalisé par Wong Jing donc, avec en vedette l’inégalable Chow Yun Fat. Fort du succès de ce premier opus, un 2ème volet intitulé God of Gamblers 2 voit rapidement le jour en 1990 suivi l’année suivante d’un God of Gamblers 3 : Back to Shanghaï, deux « suites » où Andy Lau va remplacer Chow Yun Fat. Trois ans plus tard, en 1994 donc, Wong Jing toujours remet le couvert avec God of Gamblers’ Return, selon lui le vrai deuxième épisode de la série avec pour reprendre le rôle titre Chow Yun Fat. Enfin, en 1996, il nous raconte la jeunesse du personnage interprété par Chow Yun Fat dans God of Gamblers 3 : The Early Stage, vrai 3ème épisode de la saga. Vous suivez toujours ?
Quoi de plus normal donc que ce nouveau film de 2014 s’appelle God of Gamblers 4 étant donné qu’il est question ici de Chow Yun-Fat. Pourtant, après avoir parcouru le net à la recherche d’informations sur le film, on se rend compte qu’une majorité de personnes se méprend. En effet, dans From Vegas to Macau, Chow Yun Fat incarne certes un personnage très similaire à celui que l’ont connait, sauf qu’il s’agit ici de « Ken » et non « Ko Chun ». Tous deux sont des dieux du gambling mais bel et bien des personnages différents, j’en veux pour preuve la scène durant le générique final, le meilleur moment du film, tout simplement génial, qui met fin à tout doute (Spoiler Alert – Indice : anneau de jade / carré de chocolat). C’est sans doute pour cela que God of Gamblers 4 n’est pas le titre principal du film.
Mais revenons en au film qui nous intéresse ici, que vaut vraiment ce vrai-faux opus de la saga intitulé From Vegas to Macau ? Parce que oui, avec Wong Jing, il faut toujours y aller avec des pincettes.
Autant le dire tout de suite, on est ici dans une comédie d’action et non dans un film d’action mâtiné de comédie. On sent Chow Yun Fat content de retourner dans un film où il va pouvoir faire le clown et la sauce prend toujours. Le voir enchainer les grimaces, voire carrément partir en roue libre nous met immédiatement un sourire aux lèvres qui aura du mal à partir dès qu’il apparaitra à l’écran. Contrairement à Chapman To, un des spécialistes du cabotinage qui lui est bien plus lourdingue, limite irritant et arrive parfois à lui tout seul à plomber certaines scènes censées être comique. Mais il y en a un qui est encore plus lourdingue, c’est le réalisateur lui même qui, non content d’être omniprésente encore et toujorus à Hong Kong, soit en tant que réalisateur, soit en tant que producteur, voilà que maintenant il s’autocite dans ses propres films s’encensant à deux reprises ici même avec une phrase telle que « Wong Jing est le meilleur réalisateur ». C’est certes dit sur le ton de l’humour, mais c’est dit quand même, c’est dire la taille des chevilles du bonhomme.
Cette lourdeur est plutôt dommage car l’ensemble du film se veut léger, plein de bonne humeur, avec des scènes de gambling frisant le nawak dans certains de leurs tricks (Chow Yun-Fat qui arrête des balles avec des cartes par exemple) et c’est plutôt fun. Les scènes de gambling sont d’ailleurs assez peu nombreuses, tout comme les scènes d’action qui contrastent un peu tant elles pour le coup sont sérieuses. Réussies dans leur ensemble, nerveuses, elles sont chorégraphiés par Nicky Li connu pour assister Jackie Chan dans tous ses films (mais pas que). Seul le dernier affrontement lors de la scène finale vire dans le grand n’importe quoi bien fun avec Chow Yun-Fat abattant tous ses ennemis à grand coups de cartes en or, tel ninja usant et abusant de ses shuriken.
Alors autant on évite clairement le pire, autant on est loin du bon film. Néanmoins, From Vegas to Macau se regarde facilement pour ce qu’il est, une petite comédie légère pas prise de tête, à l’humour bien débile et qui nous permet de passer un moment sympathique.
Gros succès au box office chinois, une suite est déjà prévue pour 2015 avec au casting toujours Chow Yun-Fat, mais cette fois-ci aux côtés de Shawn Yu, Nick Cheung ainsi que Carina Lau.