critique du conquérant de Shamballak

Fullmetal alchemist : Conqueror of Shamballa
Fullmetal alchemist : les conquérants de Shamballa est un film réalisé par Seiji Mizushima qui est une suite de la première série animée Fullmetal alchemist de 2003. Cette première sérieétant elle-même une adaptation du manga éponyme d’Hiromu Arakawa. J’ai découvert Fullmetal alchemist il y a moins d’un an avec l’animé de 2003. J’en suis tombé presque amoureux, que ce soit au niveau symbolique, thématique, que narratif. Cette œuvre est un petit bijoux. Ma préférence est pour brotherhood, cependant je reconnais que l’animé de 2003 est bien meilleur. Mais bon passons au film.
Conqueror of Shamballa prend place quelques année après l’intrigue du manga, nous suivons deux frères, Edward et Alphonse Elric. Ils sont séparés dans deux dimensions différentes. Edward dans la nôtre dans l’Allemagne de la république de Weimar. Et Alphonse dans l’autre qui se trouve dans un univers où la science que l’on connait n’existe pas et fait place à un autre type de science : l’alchimie, la science qui permet de comprendre, de décomposer et de recomposer la matière. Dans un Etat que l’on appelle Amestris, Edward ne semble pas être le seul à rechercher son monde d’origine.
Bon, je vais passer au défaut qui est un peu déjà présent dans ce synopsis : il faut en partie avoir vue la série de 2003 pour comprendre les enjeux du film. Et ça c’est un gros problème, car ce film devrait se suffire en lui-même. Mais après j’admets je chipote car je pense qu’on peut comprendre le film sans la série c’est juste que l’émotion sera moindre.
Maintenant passons à l’analyse : nous allons voir dans un premier temps la société de l’Allemagne du milieu du XX ème siècle qui est dépeinte. Et ensuite l’idée de Shamballa.
I- Une peinture de l’Allemagne de Weimar.
Tout d’abord un bref rappel historique, en 1918 l’Allemagne perd la guerre, la république de Weimar est proclamée sans l’accord du peuple, ce qui crée une certaine frustration. Cette frustration se transformera peu a peu en colère. Ajoutez à cela la crise économique des années 30. Et nous pouvons voir une implosion. On dénoncera peu à peu tout le monde en particulier, les juifs, les tziganes et les communistes. Ce qui est parfaitement montré dans l’acte 1, le personnage d’Edward accueillant chez lui une Tzigane du nom de Noah (cette dernière se faisant pourchasser par les antagonistes du film) , il est confronté au racisme de l’époque, cela est représenté par les ouvriers avec qui Edward échange et également le brigadier Hughes. On peut voir également dans les différentes discussions l’inflation que subi l’Allemagne à cette époque. Les personnages disent que les membres du gouvernement sont des traitres car il y avait encore moyens de battre l’alliance anglio-americano-française. Et bien sûr le racisme omniprésent et la peur qu’elle suscite chez le personnage de Noah ainsi que chez Fritz Lang.
D’ailleurs tous ses évènements sont les causes directes de la montée progressive du fascisme et du nazisme en Allemagne. D’ailleurs, le film a pour antagoniste la société de Thulé, qui est une société qui a réellement existée, fondé en 1918. Une société ayant créé des idéaux racistes et occultistes ayant beaucoup inspiré l’idéologie Nazi (Hitler lui-même étant un grand occultiste). Ce réalisme est amplifié par l’apparition de véritable personnalité historique. Telle que Fritz Lang, Ce dernier illustre bien la société allemande, que ce soit par le fait qu’il est lui-même juif ou également sa femme qui croit aux idéaux d’Hitler. Ce film retraçant qui plus est la tentative ratée du Putsch de la brasserie de 1923.
Il est intéressant de noter que l’Allemagne de l’époque partage plusieurs points communs avec l’Etat d’Amestris.
II- Shamballa ou Utopia ?
Plusieurs fois dans le film on évoque Amestris comme étant Shamballa. Au cas où vous ne le sauriez pas, Shamballa est une sorte de monde parfait pour les bouddhistes où seules les personnes ayant un karma convenable peuvent accéder. Les personnages venant de notre monde voyant cette terre comme une terre de rêves. Mais justement, cela contribue à l’un des messages du films qui motive Noah. Elle veut trouver un lieu qui lui servira de maison ce qui lui manque en tant que tzigane. Le film nous dit que croire en ses rêves c’est bien, mais il ne faut pas laisser des personnes avec de sales intentions les exploités. Mais surtout le film nous dit qu’il faut abandonner l’idée de la terre parfaite : c’est en suivant ce genre de croyance qu’on fini par aboutir à des pensées extrêmistes. Comme celles des nazies. Dietlinde Eckhart l’antagoniste principale du film découvrant comment est vraiment Shamballa et étant déçue du monde parfait qu’elle attendait fini par plonger dans une folie destructrice. Il faut vivre et accepter la douleur, car ça nous permet d’accéder au bonheur.
D’ailleurs les personnages considérés comme positifs sont ceux qui savent lâcher prise comme : Winry qui décide d’abandonner son amour impossible avec Edward, l’homonculus Wrath qui fini par abandonner son fantasme de mère incarnée par Sloth et a accepter sa réelle mère Izumi (pour ça j’admets qu’il faut avoir vue la série) et enfin Hughes qui décide d’abandonner la voie facile du nazisme et préfère partager sa vie avec Gracia :3. Cependant le film ne dit pas pour autant d’arrêter de croire en ses rêves cela est montré avec le personnage de Fritz lang : « Le cinéma et les armes, deux produit des progrès de la science…Moi dans ce cas, je continuerais à faire des films, ces rêves éblouissants sur d’autres mondes qui ne sont pas sensés exister. » Il faut accepter la réalité pour rendre le rêve possible, ce qui est le cas avec les deux frères qui finissent par se retrouver.

Conclusion : Fullmetal alchemist conqueror of shamballa est, ensoi, un excellent film malgré son rattachement à la série. Il sait offrir un excellent spectacle qui dans le fond sait rester fidèle à l’œuvre d’Arakawa. Je vous le recommande sans hésiter.