Funny Games est le premier film de Haneke qui m'est donné de voir, connaissant la réputation du réalisateur par le prisme des critiques sur ces derniers films (Amour et le Ruban Blanc) je ne m'attendais pas spécialement à apprécier ce réalisateur beaucoup trop adulé pour être honnête. 1h40 de films plus tard force est de constater que j'avais raison je n'aime pas ce mec... Un peu comme un Lars Von Trier il est tellement doué qu'on ne peut que le détester, les plans sont ingénieux, la gestion de la tension est magnifique (la scène avec les oeufs est absolument géniale) et la direction des acteurs est très bonne. Pas de quoi le détester en somme je devrais plutôt l'adorer sauf que non. Non car il a réussit à m'avoir il m'a fait marcher dans un film dont l'histoire de base aurait du me au mieux me faire rire, mais là je ne rie pas, pas du tout même. Loin des écueils habituels des Slashers le Michael prend à revers le code du torture-porn , ici point de membres déchiquetés ou de sang versé par hectolitres, la caméra se détourne de la violence mais ce n'est pas par compassion au contraire, au visuel se substitue une violence synesthésique qui loin d'atteindre uniquement les personnages nous touche directement. Le film est vraiment marquant voire traumatisant et c'est là que se situe le tour de force d'Haneke, le quatrième mur se brise et de spectateur innocent du film nous devons spectateur coupable de voyeurisme d'une véritable scène de torture. Peut-on aimer un film qui vous oblige à faire ça? Clairement non, mais après ce dénie que l'on accorde à notre bonne conscience nous sommes forcés de nous incliner et de dire bravo.