Cinéaste spécialiste du vide et de l'absence, Haneke se veut aussi philosophe.
Alignant les lieux communs et les poncifs de tous genres, ce provocateur au petit pied prétend nous révéler le monde. Mais comme il tient à préserver sa place sur le tapis rouge des festivals, il s'abstient soigneusement de mettre en cause les intérêts dominants.
Ainsi le voit on dans ce film, dénoncer un type de violence sans aucun fondement ni relation à la réalité et qui ne met en lumière que ses propres fantasmes. Et aussi, pourfendre la manipulation des spectateurs par l'image tout en se délectant de ses propres talents dans ce domaine (voir son interview sur le DVD).
Haneke se révèle ainsi être le parfait prototype de l'aliénation d'un monde ou «tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation» et si certains ont cru voir en lui un prolongateur du théâtre de l'absurde dans l'univers du cinéma, il faut bien constater qu'il ne nous montre en fait rien d'autre que le spectacle de sa propre absurdité.