J'avais un a priori envers Haneke, supportant difficilement les films à messages. Après une amorce assez prétentieuse, le drame se met en place. Et là j'avoue avoir été bluffé, la tension est terrible à tel point que je me suis dit "on m'aurait menti, Haneke est en train de nous pondre un truc angoissant à suspense mitonné aux petits oignons. Même si on est quand même un peu surpris de l'absence de réaction de la petite famille après la mort du chien, mais bon, on se dit que ce n'est là qu'un détail. Puis au bout d'une heure ça commence à déconner sévère, le gamin vient d'être tué hors champ, les deux conards s'en vont, le couple ne semble même pas bouleversé par cette mort, et Naomie met un temps infini à se libérer et à s'occuper de Roth tout cela en plan fixe éloigné, et même qu'on se croirait sur la scène d'un théâtre. On m'avait dit que Haneke savait filmer… Ah, bon ? Et ces fameux plans séquences sont tellement évidents que je ne les ai pas remarqué. Et puis voilà qu'on comprend que le réal ne nous a pas pondu un thriller d'angoisse mais un cour magistral sur la violence à l'écran avec gros sabots (scène de la télécommande) et interpellation du spectateur. Il veut nous raconter quoi Haneke ? Qu'on est tous un peu voyeurs ? Et alors en principe tout le monde sait faire la différence entre la fiction et la réalité, non ? Un chose que fait semblant de ne pas comprendre Haneke, c'est que si les spectateurs apprécient une certaine violence au cinéma, ils sont aussi friands d'une certaine justice, il faut que les méchants payent et que les gentils s'en sortent. Ici Haneke joue au père fouettard et rejette tout happy end sur le mode "vous avez été vilain de mater des scènes de violences, vous êtes punis." Il se prend pour qui Haneke ? Et puis une autre chose m'a gêné, était-il indispensable que les deux abrutis soit gays ? Bref il s'est foutu de ma gueule Haneke. Ah, au fait, les acteurs sont bien !