Christopher Lee n’est pas vraiment en veine, ayant troqué le faste de sa luxueuse demeure pour une chambre d’aliéné, sans parler du comble de l’ironie de perdre une partie de poker quant on porte le nom de Chance. Alors on se dit vainement que dépossédé de sa maison, le rupin va devenir fou, et va décimer l’ensemble des nouveaux occupants grimé en Arlequin. Et bien que n’est ni, car la contribution du Comte Lee se limitera à quelques apartés mesquin face caméra, comme-ci le véritable maître des lieux n’était en réalité que le valet et sinistre bouffon. Et ce n’est certainement pas Véra de Scooby-doo ni même sa ménagerie de beatniks sous psychotropes qui pourront empêcher le sinistre Funny Man d’accomplir ses méfaits dans le sang et l’allégresse communicative.
Au programme des réjouissances de notre hôte, un lynchage à grand coup de gourdin dans des effusions de sang recouvrant toute une galerie d’art, humour pince sans rire avec électrochocs, trépanation du cervelet par tirs de fusil de chasse interposé, théâtre grand guignolesque de marionnette avec éviscération d’une tête à la grenade, fusillade et explosions digne d’un film de Michael Bay, supplice du pal colorectale sur une rampe d’escalier, et même gros trip sous LSD, tout cela dans un second degrés potache et assumé auquel le Funny Man vient apporter sa signature de quelques délicieuses rhétoriques bien placés.
A quoi tient donc l’échec de ce Funny Man ? Au point de s’être fait complètement oublier de la mémoire des bisseux et cinéphile, si ce n’est que le film de Simon Sprackling arrive après la guerre, soit 2 ans avant le sacrosaint Scream de Wes Craven, fossoyeur du Slasher, auquel le réalisateur emprunte la majeure partie de ses influences gore et spooky. En effet, difficile de ne pas penser aux suites des Griffes de la Nuit, auxquelles ce simili Freddy Krueger emprunte ses traits, sa cruauté ainsi que sa personnalité dans un esprit punk so british. En transmettant le relais à son compère le Joker, Sir Christopher Lee souhaitait surement offrir à L’Angleterre son nouveau croquemitaine attitré. Il n’en sera rien, quant à Funny Man, ce dernier se retrouve assigné à résidence dans les tréfonds expressionnistes de son village en carton-pâte.
Plus on est de fous, plus on rit. Sur l’Écran Barge, tu trouveras toute une liste de critiques de films complètement DIN-GUES !