En 2015 sortait Fury Road, succès critique et public, multi récompensé aux Oscars et considéré comme oeuvre majeure dans le paysage cinématographique contemporain.
Ce film m'as marqué bien sûr, comme énormément de gens, déjà car il proposait autre chose par rapport au catalogue des super-productions holywoodiennes de l'époque mais aussi par les thématiques abordées et par le potentiel de l'univers de Georges Miller.
Bref c'est pas une critique de Fury Road, mais c'était pour donner un peu de contexte.
Du coup c'est en 2021 que Georges Miller annonce le prochain film Mad Max, initialement intitulé "The Wasteland" mais abandonné à cause de conflits d'intérêts entre Miller et la Warner, on aura finalement le droit à un préquel se concentrant sur l'histoire de l'impératrice Furiosa.
Bon au visionnage du premier trailer, sorti il y a quelques mois, j'étais un peu craintif au sujet des images de synthèse et du choix artistique du réalisateur, comme la majorité des gens d'ailleurs, mais j'avais oublié que le mec derrière la caméra s'appellait Georges Miller et qu'il nous déçoit jamais.
Bon déjà le mec a des énormes couilles, il fait pas le choix de la facilité en faisant un Fury Road 2 mais en proposant quelque chose de nouveau, rien à voir par rapport à Fury Road ni par rapport à la trilogie originelle, Georges Miller repart de 0, et sa volonté de changement et de nouveauté se ressentent tout au long du métrage et surprends par certains moment.
Déjà, le rapport aux couleurs et à l'image est totalement différent, Miller nous avait habitué à un réalisme à toute épreuve même au niveau des cascades et des scènes d'actions, là c'est pas du tout le cas, on sent qu'il veut de l'immersion, mais pas trop , il veut nous rappeller qu'on est dans une oeuvre de fiction et que cet univers n'est pas réel : les couleurs saturées, les fonds vers et les images de synthèse. Tout ça participe à créer un univers unique et assez iconographique avec des plans assez incroyables et des idées de mise en scène toutes aussi géniales les une que les autres.
Malgré ses deux heures et demi, on voit franchement pas le temps passer notamment grâce à la qualité du rythme, du montage et du scénario même si bon il y a quelques facilités scénaristiques assez mineures (comment Furiosa arrive à s'enfuir quand elle se coupe le bras alors qu'elle est littéralement entouré de motars ??? ou qu'est ce qu'il devient Jack le prétorien?).
Le film explore des thématique assez nouvelles dans l'univers Mad Max : la guerre, la quête de pouvoir et la naissance du mythe, en effet la qualité du film réside dans cette narration assez unique, ou le légendaire et l'épique se rejoignent, comme si l'histoire de Furiosa était une épopée grecque mélangeant des éléments réalistes et oniriques inscrite dans une mythologie propre à son univers.
Un des autres aspects qui m'as particulièrement plu c'est le côté humain, le film se concentre plus sur le développement de la mythologie et des relations humaines, en effet il y a plus de scènes qui se concentrent sur les interactions et les sentiments des personnages au détriment des scènes d'action moins présentes mais plus impactantes et importantes dans le schéma narratif.
Malgré tout cela, le point négatif majeur du film c'est l'absence de musique bien sûr, même si le sound design exceptionnel rattrape les pots cassés, ça manque cruellement de bande sonore, et du coup de tension et d'émotion.
Côté performance d'acteur c'est assez mitigé aussi, alors je sais pas si c'est de la faute de Chris Hemsworth ou du personnage en lui même, mais il est absolument pas menaçant et crédible, voire caricatural par certains moments même si c'est voulu par George Miller je pense, contrairement à Anya Taylor-Joy et Tom Burke qui sont très convaincants et qui retransmettent l'émotion de manière totalement différente, par des jeux de regards, leurs corps et leurs gestuelles, rendant leur relation très intéressante à observer.
En bref, Furiosa c'est un film qui respire le cinéma, par des idées visuelles et de mise en scène assumées et innovantes, où on s'ennuis très rarement et où on prends notre pied, surtout après un film comme Fury Road.