Furious
6.2
Furious

Film de Tim Everitt (1984)

Magnifique nanar qui se permet d'en remontrer aux plus baroudeurs d'entre nous. On sent que le tournage a été fait à l'économie : quasi pas de dialogue (ils visaient l'export ?), probablement aucun rush de jeté (tout est dans le film, il suffit de voir les scènes loupées de cassage de planches) et toutes les bonnes volontés acceptées sur le plateau (surtout les magiciens !). Furious nous fait donc voyager dans une nouvelle dimension cinématographique à l'étrangeté insurpassable, étirant des séquences incompréhensibles dans une langueur hypnotique afin de mieux choquer son spectateur en lui balançant soudain des scènes de baston assez ouf (le massacre devant le restau fermé m'a traumatisé). Le tout sur fond de musique classique (libre de droits). Et bien entendu, un bon nanar ne pourrait pas se vanter d'entre est un s'il ne possédait pas une séquence de lancer de chicken haryuken, l'idée la plus WTF du cinéma je pense (sans parler de l'effet miroir de la transformation en cochon), celle qui justifie à elle seule le culte qu'il va désormais falloir porter au film.


Mais comme Furious est un film très généreux malgré sa courte durée (qui en parait néanmoins 2 fois plus), il ose également exploser le terrain de la réflexion idéologique sur la malbouffe (transformer les gens en poulet pour les cuisiner ensuite dans sa chaine de restaurants, pourquoi Loyd Kauffman n'y avait pas pensé ?) et le capitalisme, véritables sources du Mal capables de transformer un vieux sage en tyran maléfique.


Une fois cela dit, il faut se pencher sur la compréhension de la conception du film. Je suis persuadé qu'on a affaire à un film tourné par une école d'arts martiaux, avec le père et son fils en vedette. Car si les combats sont peu cinématographiques du fait de chorégraphies qui sonnent trop entrainement, il faut reconnaitre le haut niveau technique des combattants qui réalisent de beaux mouvements, parfois sur des séquences assez longues, sans parler des scènes de marave de masse. On a également droit à une démonstration sympa de nunchaku. Bon, ça n'explique pas trop pourquoi s'être lancé dans une telle aventure, mais on peut imaginer là les éternelles raisons humaines : message à faire passer à l'humanité, égo surdimmensionné, arnaque au fisc, etc.


Tout ça pour dire qu'on a là du bon gros lourd dans un genre unique. Et que je propose comme genre : Casse-noisettes.

Créée

le 3 mars 2019

Critique lue 205 fois

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