Un film qui ne vole pas haut, mais alors pas du tout !
Depuis ces derniers temps, Rob Cohen n’a pas caché son goût pour les films freestyles, où riment sports extrêmes (courses de voitures, snowboard…) et les actions explosives. Un fait qui s’est révélé exact avec Fast and Furious et xXx. Seulement voilà, le réalisateur n’a jamais réellement su en tirer des films mémorables. Est-ce également le cas avec Furtif ? (ATTENTION, SPOILERS !)
Trois pilotes d’avions de combat sont promus sur un porte-avions de l’US Navy pour tester un nouvel équipier, E.D.I, un drone doté d’une intelligence artificielle basé sur les dernières technologies existantes. Un partenaire de prestige qui possède des qualités de pilotage hors norme, qui va malheureusement devenir autonome et dangereux après avoir été frappé par la foudre. Les trois pilotes, au lieu de faire équipe avec cet engin de destruction, auront pour mission de l’éliminer.
Je ne vais pas tourner autour du pot : Furtif n’a pas de scénario ! Fast and Furious et xXx n’en avait pas spécialement non plus mais pouvaient compter sur quelques détails qui arrivaient à capter notre attention (personnages, humour…). Ici, c’est le néant ! Pas de protagonistes travaillés, charismatiques ou attachants ; un second degré aux abonnées absents, des clichés à tout-va et des situations hautement prévisibles (l’amour naissant entre deux personnages, le supérieur qui cache quelques chose, comment l’histoire se termine…). Bref, j’ai vraiment eu l’impression de regarder du Michael Bay. Et encore, ce dernier arrive à rendre ces films grandement appréciables ! Avec Furtif, Cohen nous fait du très mauvais Michael Bay en commettant une grossière erreur : ne pas respecter le synopsis de base ! A savoir trois pilotes devant arrêter un drone devenu autonome. Seulement voilà, cette partie de l’histoire ne surgit qu’après 50 minutes de film, pour finalement ne durer qu’une demi-heure sur 2h ! Avant, nous avons le droit à tout un blabla sur le travail d’équipe ou encore à des longueurs sur des protocoles d’aviation… Pour ensuite finir sur un amas de séquences et de révélations invraisemblables (le coup de la « station d’essence aérienne » qui prend feu, les intentions des militaires de la base en Alaska, le méchant Coréen poursuivant l’héroïne de service qui intervient bizarrement à la fin…). Bref, même s’il ne fallait pas compter sur sa finesse ou bien son script, Furtif promettait des scènes d’action virevoltantes, explosives et entraînantes. Malheureusement, il se montre plutôt ennuyeux, perdant trop de temps sur des détails dont on se fiche pas mal. Au point qu’il n’y avait plus de place dans ces 2h pour y mettre ce qu’il faut d’adrénaline ! Et ça, il faut s’appeler Michael Bay pour le réussir !
En n’étant pas le film souhaité question scénario, Furtif déçoit déjà grandement. Et pourtant, d’autres défauts enfoncent ce film encore plus dans le ratage complet ! A commencer par une grotesque mise en scène ! Dans les airs, la « caméra » survole les avions, les décors et autres véhicules en exécutant des pirouettes dans tous les sens pour offrir aux spectateurs une sensation de vol. Mais avec des séquences peu palpitantes et qui se révèlent finalement illisibles, cette hystérie visuelle ne sert à rien. De même, sur la terre ferme, il arrive que la caméra arrive à se pencher sur le côté ou bien à ne pas tenir en place pour des plans fixes. L’impression que Furtif est été réalisé par un amateur, en quelque sorte ! Ajoutons à ce massacre des effets spéciaux de qualité douteuse, rapprochant plus le visuel du film à un jeu vidéo qu’à un blockbuster digne de ce nom ; une distribution des plus grotesques (et ça surjoue, et ça surjoue…) et une bande-originale qui a bien du mal à trouver son style (on passe de la Techno et de l’Electro en passant par des compositions à la Hans Zimmer).
Pas besoin d’aller plus loin pour dire que Furtif est un film raté. Il peut être regardable pour un samedi soir entre potes, histoire de se détendre avec un navet. Mais d’un point de vue sérieux, ce film de Rob Cohen est un canular, prenant comme pigeons les spectateurs avides de sensations fortes. Vous voulez des séquences aériennes virevoltantes et palpitantes à la Independence Day ou bien Pearl Harbor ? Regarder de nouveau ces films et éviter à tout prix celui-ci, long-métrage ennuyeux, inutile et surtout invraisemblablement ridicule ! Comme quoi, des blockbusters de l’acabit de Virus peuvent encore voir le jour…