Furtif
4.1
Furtif

Film de Rob Cohen (2005)

(Je me suis dit, je vais pas poster ça, c'est pas possible... Et bien si, c'est fait...)

D'une pureté nanaro bisseuse sans faille rien que ça... Revu exprès pour me le confirmer : est-ce vraiment un film de merde détestable ou kifferais-je bel et bien cette bouse sciemment ? Est-ce le fessier de Jessica Biel qui m’a détourné une nouvelle fois du droit chemin cinéphile comme celui d'Angelina dans Tomb Raider 2 ? C’est dans ce genre de cas où tout le monde s'en va, le bisseux a son honneur, le nanardeur cautionne difficilement, pas assez piteux et drôle au second degré, et c'est beaucoup trop insultant pour tout spectateur normal. Même pour l'amateur de Rob Cohen, La momie, XXX, Fast and furious, actioners plus facilement acceptés, l’habitué ne s’y retrouve plus tant ça dégouline.

Pourtant, ce Rob Cohen précisément, je jubile. C’est bien ce film qui devrait servir de mètre-étalon à gallu. Tous les autres bousins méta américains qui lui semblent de gros navets avec un 1 et un pavé rageurs semblent sérieusement petit joueurs à côté de Furtif. Avengers est subséquemment un film inoffensif à côté. Je m’étonne moi-même de la récurrence avec laquelle je cite ce film pour illustrer l’actioner à l’américaine au degré ultime de rentre-dedans aveugle.

Rob Cohen veut faire un film avec trois super pilotes qui chassent sur tous les paradis terroristes de la planète pendant leur journée, et doivent dealer avec un quatrième équipier imposé, un avion sans pilote à l’IA incontrôlable dénommée E.D.I qui n’a plus qu’à apprendre à être cool et rebelle pour être parfait.

Ah c’est beau hein… Parlons simplement du final, c’est un sommet. Rien que le moment où Josh Lucas dit à E.D.I « il me faudrait un petit espace dégagé» et expédie ad patrem d’une roquette à effet Apocalypse now une grappe de nord coréens tous alignés sur un bord de forêt qui tirent à la mitraillette russe sur le chasseur ultra moderne, c’est…

Rendez-vous compte, les nord coréens sont une escouade de randonneurs avec un jeune sniper à l’air méchant à leur tête et peut-être un hélicoptère ! Sinon personne, tu peux te balader tranquillement, pas une roquette, pas une mine, pas un pélerin, un fil barbelé pour simple frontière. Jessica traverse la Corée du nord à pied, mitraille à tour de bras et s’en sort avec une petite balle… C’est ultime. Je n’ai pas d’autres mots. Et ce n’est que le final.

Ça va trop loin, c’est trop poussé et extrême à chaque scène. Il n’y a plus à s’énerver, juste à déguster l’impossible. C’est le niveau ultime du bousin américain.

Les gusses passent de Rangoun au Tadjikistan à la Corée du Nord en passant par l’Alaska en un coup de boosters et ils ont même le temps de se faire une pause plage en Thaïlande entre deux frappes chirurgicales, histoire de montrer le fameux nouveau maillot bleu de Jessica. (http://tinyurl.com/ahj482n)

Sam Shepard en militaire et chef de projet : hallucinant ! Il foire tout et personne n’obéit à ses ordres mais il garde son autorité tout le long comme si de rien n’était, magique. Comme si sa tête d'étoffe des héros suffisait à le rendre crédible.

Jamie Foxx, au taquet dans le meilleur pote black, Yo je gère. Quasiment du Tropic thunder !

Josh Lucas, fou comme il transcende le super pilote à la Top Gun vers l’impossible avec love story contrariée et gestion innée du n'importe quoi.

E.D.I , c'est un peu comme l'alien de The Hidden, il arrive, fait péter le rock et emmerde tout le monde. Sauf qu'il a la voix calme de HAL. Et que même après avoir téléchargé toutes les chansons de la terre (mince, ça fait beaucoup ça, il a du stockage à gaspiller le bougre), son meilleur groupe, c'est de la pop rock pour ado ! Mouah.

Et Keith Orbit son inventeur beaucoup plus occupé à discuter de tout et de rien dans sa villa lui, rien que le nom...

Tous les poncifs sont là, alignés, démultipliés, engraissés comme un tas de prétextes à mettre de l’action d'avions quasi non stop. Ces sauvages de terroristes ne sont que des insectes qui s'agitent en dessous de la véritable guerre qui vaut le coup, celle de la toute puissance technologique. De ce côté là, ça n’arrête pas, caméra virevoltantes et cgi luisants à fond de cale. Niveau action pure, je ne sais même pas comment on peut résister. Non mais qui va voir ce film pour un soupçon de crédibilité je vous le demande ?

Reconnu comme un des pires navets qui soit. Il faut m'expliquer comment ça peut être plus mauvais que tout un tas d'infamies même pas drôles.

ps @gallu : fonce.
drélium
6
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le 17 janv. 2013

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