World of Tanks: the movie

[garanti sans spoiler] Wardaddy (Brad Pitt) et sa bande de gros badass, rendus fous par une guerre qui à déjà trop duré, accueillent une jeune bleuzaille dans la carcasse de leur joli M4AE8 Sherman Firefly nommé "Fury". Tout en conservant une batterie d'archétypes que l’on connaît très bien, le gros dur au coeur tendre, le bon catholique et la crevette prépubère, ce film nous emmène plus loin dans l'horreur du conflit que la plupart des productions américaines sur le sujet. Ici le GI moyen est changé en véritable "machine" à découper du SS. Dans Fury, Brad Pitt reprend sa casquette de lieutenant américain, dans la lignée d’Aldo Raine, mais ici plus question d’humour et de dérision, mais bien de plonger historiquement dans la violence et dans la transformation de l’homme en machine. La photographie est spectaculaire, les scènes de combat réussies, on en prend plein la gueule à coup de ricochet d'obus haute vitesse et sound design de premier choix (à voir en salle 7.1 au mieux). L'initiation de la jeune recrue, qui espérait éviter de se salir les mains, passera, en fait, inévitablement par le meurtre, et déloge alors l’image constamment utilisée de l’Amérique qui sauve le monde. L’anti-soldat Ryan? David Ayer n'est pas le plus fin des cinéaste mais, comme dans « U571", un autre très bon film relatant du conflit, il signe ici un scénario percutant. Fury se réfère aussi au très bon "Lebanon" de Samuel Maoz et questionne la position du soldat au manettes des plus mortelles machines à tuer. Une joute avec la mort, sous tension permanente, qui montre l’épuisement des soldats à la fin du conflit le plus meurtrier de l’histoire, dans une Allemagne nazi dévastée et truffée d’embuscades.