Fury 12 Hours
Fury 12 Hours

Film de Wú Hào (2024)

Andy On est en train de devenir un acteur majeur du DTV chinois d’action et il ne semble plus pouvoir s’arrêter. C’est simple, en 2024, à l’heure où j’écris ces lignes, on a déjà pu le voir dans The Grey Men, Hunt The Wicked, Cruel War, To Live Through Death et dans le Fury 12 Hours qui nous intéresse aujourd’hui. Et ce n’est pas fini puisque d’ici la fin de l’année, il sera également présent dans la coproduction sino-hongkongaise Ultimate Revenge de Terry Ng (Brotherhood of Rebels). Six films en un an, et ce n’est peut-être pas fini ! Produit entre autres par l’infatigable Wong Jing qui continue d’être sur tous les fronts tant qu’il y a moyen de se faire du pognon, Fury 12 Hours a rapidement mis en ébullition les amateurs de DTV d’action chinois sur les réseaux sociaux avec son trailer qui annonçait un actionneur bien vénère. Eh bien c’est ce qu’il est ! Même si en dehors de l’action, on est un peu plus mitigé, ça défouraille bien comme il faut.


Andy On incarne Lei Jun, un ancien agent des forces spéciales qui, douze ans après le meurtre de sa famille, a été extradé et vit dans un pays étranger tout en gardant malgré tout l’envie de retrouver l’assassin. Lorsqu’une armée de terroristes commence à envahir sa ville, Lei Jun est contraint de sortir de sa cachette pour aider à organiser un sauvetage audacieux en moins de douze heures. La majeure partie du film se déroule dans le magasin dans lequel le personnage d’Andy On travaille alors que ce dernier protège les civils qui étaient à l’intérieur lorsqu’ils se sont fait attaquer. Fury 12 Hours met un peu de temps à démarrer, le temps de nous présenter les personnages et le contexte, mais au bout de 20 minutes et jusqu’à la fin, on va avoir droit à tout un tas de bien sympathiques scènes d’action. Clairement, le scénario n’est pas le point fort du film et il ne va pas falloir s’attendre à quelque chose qui tente de révolutionner quoi que ce soit. C’est assez mince, c’est prévisible, et on sent que ce n’est pas ce qui est mis en avant. Le film n’est pas aidé par des personnages clichés et pas attachants pour un sou, du flic gaffeur à la fille mystérieuse en passant par le gros relou qui fait chier tout le monde. Ils manquent sincèrement d’émotion et on se fiche un peu de leur sort. Leur comportement est parfois un peu inexplicable, tout comme les répliques qu’ils nous balancent, avec une mention spéciale pour le jeu cataclysmique des acteurs occidentaux. La plupart sont des personnages fonctions mais ils permettent néanmoins de faire avancer l’histoire lors des quelques scènes d’exposition sans qu’on ait envie d’appuyer sur le bouton avance rapide de la télécommande.


Les scènes d’action sont clairement l’attraction du film. Les gunfights sont bien violents, avec des impacts de balles qui font mal, avec du numérique qui est évité autant que possible. Ça se montre même sanglant par moments tant le sang gicle sous la pluie de munition qui sont tirées. Les combats sont vraiment bons et avec ces DTV chinois, Andy On peut exprimer toute l’étendue de ses talents martiaux et il s’en donne à cœur joie. Alors, c’est sûr, ça n’a pas la classe et la puissance d’un Corey Yuen, d’un Yuen Woo Ping ou d’un Sammo Hung en termes de mise en images de ces combats, avec un montage qui est parfois un peu maladroit, mais c’est bien stylisé et plutôt bien chorégraphié. On sent une réelle volonté d’en donner au spectateur pour son argent mais, surtout, de rendre les scènes d’action les plus impressionnantes possibles. Ça essaie des cadrages inventifs, ça tente des choses inhabituelles, et le résultat est sincèrement réussi malgré une caméra parfois trop mobile qui cherche trop à accompagner les coups. Mais à l’instar de Fight Against Evil 1 et 2, les affrontements sont réfléchis, ça utilise bien les décors, d’autant plus que quasiment tout le film se situe dans ce petit supermarché, et on ne ressent pas de redondance à ce niveau-là. Et puis il y a ce côté sans pitié et sans limite du cinéma asiatique où personne n’est épargné et qui augmente le pouvoir dramatique de certaines scènes, bien que l’abus de violons, nous faisant comprendre que c’est maintenant qu’il faut être triste, soit parfois trop présent.


Fury 12 Hours est un bon petit actionneur urbain dans la moyenne haute de ce que les plateformes de SVOD chinoises continuent de nous proposer. Ce n’est pas du grand cinéma, mais en termes d’action qui envoie bien, on en a pour son argent.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-fury-12-hours-de-wu-hao-2024/

cherycok
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le 26 sept. 2024

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