Des aliens arrivent sur Terre (bon, en fait, ils arrivent en Californie mais c'est la même chose) dans un grand vaisseau-mère. Après une période de quarantaine ils sont autorisés à vivre parmi nous (enfin... parmi les américains). Leur étonnante capacité d'apprentissage et leur faculté d'adaptation aux environnements hostiles (mais, bizarrement, pas à l'eau de mer... c'est quand même con quand on pense qu'elle recouvre 70% de la surface terrestre) attise la jalousie des humains, qui voient là une concurrence déloyale pour l'emploi. La cohabitation se déroule tant bien que mal et les mentalités évoluent petit à petit.
Un soir un flic bourru et légèrement raciste (James Caan, toujours charismatique) tombe sur un braquage orchestré par des aliens. Dans la fusillade il perd son coéquipier (noir, évidemment) et laisse filer un des agresseurs.
Légèrement contrarié notre vétéran du L.A.P.D. fait équipe avec un inspecteur extra-terrestre pour coincer les fumiers derrière ce meurtre.
Décrit comme ça "Futur immédiat, Los Angeles 1991" ressemble à n'importe quel buddy movie typique des années 80, et pourtant.... c'est exactement ce qu'il est. Le schéma traditionnel à base de "on ne s'aime pas, on se lance des vannes, on échange des trucs, on trouve une motivation commune, on finit super pote dans le plus pur respect du melting-pot" est respecté à la lettre. C'est bien simple le fait que George, le coéquipier, soit un extra-terrestre n'apporte strictement rien au récit. Il aurait très bien pu être noir, latino, chinois, homosexuel, contorsionniste ou albinos que ça n'aurait rien changé au film.
Tout est finalement très convenu et l'apport de la S-F au film se limite à des maquillages craignos et à une variante bleue du slime. Dès lors on comprends mal le choix de s'imposer des E-T dans ce qui reste une enquête policière classique et prévisible. Une allégorie sur la xénophobie et l'immigration positive ? En filigrane on peut en effet y voir un certain discours sociétal mais là encore tout est convenue et finalement peu exploité.
L'autre soucis du film c'est qu'il ne fait pas le poids face à ses petits camarades de régiment. Il n'a pas l'énergie et la violence de "l'Arme Fatale", il n'a pas le dynamisme de "48 heures", il n'a pas la gouaille du "Flic de Beverly Hills", il n'a pas le Schwarzenegger à poil dans la neige de "Double détente" et il n'a certainement pas la stylisation visuelle de "Black Rain".
"Futur immédiat, Los Angeles 1991" est desservi par une mise en scène sans imagination (aux commandes :Graham Baker dont le plus grand fait d'arme restera le ridicule "Beowulf") qui ne nous épargne pas quelques moments ridicules, un rythme parfois poussif et une incapacité à exploiter pleinement son idée de départ.
Reste quelques vannes sympa comme les délires sur les prénoms ou sur les couilles... car, soyons franc, les testicules ça fait toujours rire. La pilule passe car James Caan reste James Caan et voir Terence Stamp grimé en cacahuète soufflée est un spectacle que tout cinéphile se doit de contempler au moins une fois.
"Futur immédiat, Los Angeles 1991" (on ne se lasse pas de lire et relire ce fabuleux titre français en lieu et place du sobre "Alien Nation" original) reste une petite série B banale, parfois attachante mais qui n'arrive jamais à s'élever au delà de son postulat initial.