Sur les routes boueuses de Roumanie, à la recherche d'une énigmatique chanteuse gitane, un jeune français fait étape dans un communauté tzigane d'abord hostile au "Gadjo" puis, apprivoisée par lui, chaleureuse.
L'histoire est ici secondaire, anecdotique. A travers le regard de Stéphane, Tony Gatlif invite à découvrir le peuple tzigane, sa pauvreté et son infortune mais aussi sa vitalité et son humour dans une expression naturaliste qui relève de la tragi-comédie sociale. Car les gitans de Gatlif, sédentarisés en marge des villageois roumains sont présentés comme d'irrésistibles comédiens, dans leurs lamentations, dans leur excès de langage. Comme un film militant défendant la cause tzigane, "Gadjo dilo" décrit un peuple attachant et trop souvent méprisé, probablement par sa méconnaissance, mais riche de ses particularismes.
A la fois éloigné et proche d'un Kusturica, Tony Gatlif réalise un film où la comédie voisine avec le drame, où l'extravagance confine à la poésie, un film généreux et remarquable pour la qualité et la justesse de ses portraits.