Galaxina
3.9
Galaxina

Film de William Sachs (1980)

Des choses gentilles à dire sur ce film :

Bandeau déroulant tiré de Star Wars, typographie woosh et orchestration flamboyante à la Superman, captain’s log star trekkien ponctué d’un gros soupir désabusé du dit capitaine... Les cinq premières minutes de Galaxina annoncent la couleur : on évoluera dans du space opera en mode fun. La Folle Histoire de l’espace avant l’heure... parfois un peu plus lourd, parfois un peu moins, aussi, mais surtout en beaucoup moins frontal.

Parce qu’en fait, Galaxina est plus une curiosité avec des bouts de comédie dedans qu’une comédie pure. Si la portée comique du film ne fait aucun doute, que ce soit par les ressorts liés à la parodie et au pastiche (références à Star Trek et Star Wars, esthétique kitsch façon Barbarella mais en très très fauché), ou encore via un humour assez absurde (les repas en capsules « Chicken again ? they have steak upstairs », les spots publicitaires réguliers, le comique de répétition autour de l’effet sonore mystique qui accompagne chaque évocation de la blue star que tout le monde convoite), ce n’est pas non plus ce qui prédomine. William Sachs ne chasse pas le gag à tout prix.

Il n’y a pas trop d’histoire non plus cela dit. La quête, qui n’en est pas vraiment une, met du temps à être amenée et tout a tendance à se désagréger à mesure que le film avance et qu’on suit cet équipage et le prisonnier mange cailloux qu’il escorte plongés dans un sommeil cryogénique de 27 ans parce que la direction n’a pas jugé bon d’installer l’hypervitesse sur le vaisseau, faire le tour des cantina tantôt en compagnie de femmes à trois seins, tantôt confrontés à des extraterrestres humanophobes autant qu’anthropophages, ou croiser le chemin, sur un monde lointain qui ressemble à s’y méprendre à Daisy Town, d’une secte qui vénère Harley Davidson et termine chacune de ses prières par un vroum plutôt qu’un amen... Tout est cheap, personne ne semble savoir où il va, la réalisation sue le manque de moyens et d’ingéniosité, l’esthétique kitsch qui enrobe le film s’apparente plus à un spectacle de fin d’année qu’à Barbarella, les figurants sont affublés de costumes d’Halloween bas de gamme.

Et bizarrement, tout ceci fait que le film, qui apparaît comme une queue de comète de BD SF des années 1970, se pare d’une aura presque mystérieuse, comme celles de ces bizarreries qu’on déniche par hasard à la télé sur les coups de 3 h et dont on ne retrouve aucune trace le lendemain sur les programmes. Voilà, à défaut d’avoir un scénario, un rythme, des moyens, une belle réalisation, Galaxina a vraiment ce charme là. Et c’est plutôt cool.

À réserver à un public averti ou défoncé à la pisse de chat.


Petite gourmandise, les déviants reconnaîtront, lors d’une scène poétique, le thème principal du film Eaux sauvages.


Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film

Le lien pour jouer, c'est là : https://www.incredulosvultus.top/galaxina


Ou sinon, je regarde juste les 34 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool


Bonus

Le monde est peuplé d’Emily et de Sam

Personnage > Agissement

S’exclament la même chose et en même temps – Interprétation > Baillement forcé – Stylé > Demande un truc en claquant des doigts – Stylé > Se fait allumer sa cigarette / allume la cigarette de quelqu’un – Tension > Croit apercevoir quelque chose du coin de l’œil/se sent observé·e et se retourne

Personnage > Citation

Ordonne > « C’est un ordre ! »

Réalisation

Habillage > Titre qui apparaît en gros à l’écran, accompagné d’un effet sonore – Ouverture ou fin > Voix off d’introduction ou de conclusion – Ouverture > Présentation écrite de l’univers, de la situation, du personnage, du contexte

Réalisation > Accessoire et compagnie

Ambiance > Machine à fumée sur-exploitée – Pouet-pouet > Effet pyrotechnique hasardeux

Réalisation > Audio

Bruit incongru d’objet – Ambiance sonore > Alarme stridente de vaisseau spatial/laboratoire/base secrète – Bruit exagéré > Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps – Effet > Lasers qui font « piou-piou », touches d’ordinateurs qui font « pi-pou-pou » etc. – Musique > Classique

Réalisation > Surprise !

Faux suspense ! – Faux suspense > La main qui surprend/agrippe/tire/retient un·e gentil·le est en fait... celle d’un·e autre gentil·le ! – Tension > Menace qui apparaît dans le dos d’un personnage

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Calembour – Comique de répétition – Groggy, lève la tête un court instant avant de la laisser retomber lourdement – Ronflements

Scénario > Dialogue

À voix haute > Se parle

Scénario > Élément

Référence (grossière) à la culture populaire – Titre du film énoncé dans le film

Scénario > Ficelle scénaristique

Retour d’un personnage qu’on croyait mort

Scénario > Situation

Situation > Moment « Woo-hoo ! »

Thème > N’importe quoi

Carton-pâte > Coup de poing pouet-pouet – Larme qui roule lentement sur UNE des joues du personnage stoïque filmé de face

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Objectification sexuelle > Nichons, fesses – Objectification sexuelle > Reluque une femme – Outrage sexiste > Remarque appuyée sur le physique d’une femme jugé avantageux

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
7

Créée

le 31 janv. 2024

Critique lue 18 fois

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