Métissons-nous !
Un film de science-fiction décevant. Il y avait matière à faire une bonne petite parodie de tout ce qui marchait à l'époque (Star Wars et Star Trek, mais aussi des classiques comme 2001),...
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le 9 avr. 2015
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Bandeau déroulant tiré de Star Wars, typographie woosh et orchestration flamboyante à la Superman, captain’s log star trekkien ponctué d’un gros soupir désabusé du dit capitaine... Les cinq premières minutes de Galaxina annoncent la couleur : on évoluera dans du space opera en mode fun. La Folle Histoire de l’espace avant l’heure... parfois un peu plus lourd, parfois un peu moins, aussi, mais surtout en beaucoup moins frontal.
Parce qu’en fait, Galaxina est plus une curiosité avec des bouts de comédie dedans qu’une comédie pure. Si la portée comique du film ne fait aucun doute, que ce soit par les ressorts liés à la parodie et au pastiche (références à Star Trek et Star Wars, esthétique kitsch façon Barbarella mais en très très fauché), ou encore via un humour assez absurde (les repas en capsules « Chicken again ? they have steak upstairs », les spots publicitaires réguliers, le comique de répétition autour de l’effet sonore mystique qui accompagne chaque évocation de la blue star que tout le monde convoite), ce n’est pas non plus ce qui prédomine. William Sachs ne chasse pas le gag à tout prix.
Il n’y a pas trop d’histoire non plus cela dit. La quête, qui n’en est pas vraiment une, met du temps à être amenée et tout a tendance à se désagréger à mesure que le film avance et qu’on suit cet équipage et le prisonnier mange cailloux qu’il escorte plongés dans un sommeil cryogénique de 27 ans parce que la direction n’a pas jugé bon d’installer l’hypervitesse sur le vaisseau, faire le tour des cantina tantôt en compagnie de femmes à trois seins, tantôt confrontés à des extraterrestres humanophobes autant qu’anthropophages, ou croiser le chemin, sur un monde lointain qui ressemble à s’y méprendre à Daisy Town, d’une secte qui vénère Harley Davidson et termine chacune de ses prières par un vroum plutôt qu’un amen... Tout est cheap, personne ne semble savoir où il va, la réalisation sue le manque de moyens et d’ingéniosité, l’esthétique kitsch qui enrobe le film s’apparente plus à un spectacle de fin d’année qu’à Barbarella, les figurants sont affublés de costumes d’Halloween bas de gamme.
Et bizarrement, tout ceci fait que le film, qui apparaît comme une queue de comète de BD SF des années 1970, se pare d’une aura presque mystérieuse, comme celles de ces bizarreries qu’on déniche par hasard à la télé sur les coups de 3 h et dont on ne retrouve aucune trace le lendemain sur les programmes. Voilà, à défaut d’avoir un scénario, un rythme, des moyens, une belle réalisation, Galaxina a vraiment ce charme là. Et c’est plutôt cool.
À réserver à un public averti ou défoncé à la pisse de chat.
Petite gourmandise, les déviants reconnaîtront, lors d’une scène poétique, le thème principal du film Eaux sauvages.
Le lien pour jouer, c'est là : https://www.incredulosvultus.top/galaxina
Bonus
Le monde est peuplé d’Emily et de Sam
Personnage > Agissement
S’exclament la même chose et en même temps – Interprétation > Baillement forcé – Stylé > Demande un truc en claquant des doigts – Stylé > Se fait allumer sa cigarette / allume la cigarette de quelqu’un – Tension > Croit apercevoir quelque chose du coin de l’œil/se sent observé·e et se retourne
Personnage > Citation
Ordonne > « C’est un ordre ! »
Réalisation
Habillage > Titre qui apparaît en gros à l’écran, accompagné d’un effet sonore – Ouverture ou fin > Voix off d’introduction ou de conclusion – Ouverture > Présentation écrite de l’univers, de la situation, du personnage, du contexte
Réalisation > Accessoire et compagnie
Ambiance > Machine à fumée sur-exploitée – Pouet-pouet > Effet pyrotechnique hasardeux
Réalisation > Audio
Bruit incongru d’objet – Ambiance sonore > Alarme stridente de vaisseau spatial/laboratoire/base secrète – Bruit exagéré > Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps – Effet > Lasers qui font « piou-piou », touches d’ordinateurs qui font « pi-pou-pou » etc. – Musique > Classique
Réalisation > Surprise !
Faux suspense ! – Faux suspense > La main qui surprend/agrippe/tire/retient un·e gentil·le est en fait... celle d’un·e autre gentil·le ! – Tension > Menace qui apparaît dans le dos d’un personnage
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Calembour – Comique de répétition – Groggy, lève la tête un court instant avant de la laisser retomber lourdement – Ronflements
Scénario > Dialogue
À voix haute > Se parle
Scénario > Élément
Référence (grossière) à la culture populaire – Titre du film énoncé dans le film
Scénario > Ficelle scénaristique
Retour d’un personnage qu’on croyait mort
Scénario > Situation
Situation > Moment « Woo-hoo ! »
Thème > N’importe quoi
Carton-pâte > Coup de poing pouet-pouet – Larme qui roule lentement sur UNE des joues du personnage stoïque filmé de face
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Objectification sexuelle > Nichons, fesses – Objectification sexuelle > Reluque une femme – Outrage sexiste > Remarque appuyée sur le physique d’une femme jugé avantageux
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Barème de notation :
Créée
le 31 janv. 2024
Critique lue 18 fois
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