Harry Deane (Colin Firth), l’homme de main d’un milliardaire (Alan Rickman), sans cesse humilié par ce dernier, cherche un moyen de se venger. Il élabore un plan pour l’arnaquer sur une toile célèbre de Monet. Mais il manque une pièce à son plan. Deane croit alors la trouver en la personne de P.J. Puznowski (Cameron Diaz), une cow-girl texane légèrement originale…
Remake du film de Ronald Neame, Un hold-up extraordinaire, Gambit s’avère tout autant dénué de charme que l’œuvre originale en est dotée. S’il est tout-à-fait compréhensible et cohérent d’avoir remplacé l’excellent Michael Caine par le non moins excellent Colin Firth, il paraît en revanche difficilement concevable d’avoir osé mettre à la place de l’élégante Shirley MacLaine la vulgaire Cameron Diaz… Sans compter qu'entendre Colin Firth dire de Cameron Diaz qu'elle est une femme qu'il admire et respecte est d'une crédibilité qui frôle le zéro (et encore, je n'ai pas dit par quel côté !)... Mais ce point négatif n’est en réalité que le corollaire d’un défaut tout aussi majeur : la transposition du scénario à l’époque contemporaine. Certes, l’idée est loin d’être incohérente et le résultat aurait pu être excellent, mais étrangement, cette relecture des frères Coen, auteurs du scénario de cette nouvelle version, est vidée de toute la classe et de l’humour pince-sans-rire qui caractérisaient l’original. Il ne reste alors plus grand-chose à sauver, puisque l’essence du film premier se caractérise ici par son absence. En outre, on a beau avoir les frères Coen derrière le scénario, cela ne l'empêche pas d'avoir un goût prononcé de bâclé et d'artificiel...
Restent quelques scènes suffisamment drôles pour qu’on ait l’impression de passer un bon moment, un retournement toujours aussi efficace (d’autant qu’il est mené de manière suffisamment différente par rapport à l’original pour que l’on puisse être surpris) et un Colin Firth au sommet de son art pour tenter de justifier le détour. C’est peu, mais c’est déjà ça.