Non référencé sur certains sites (Allociné par exemple), réalisateur inconnu, un titre de série B bien racoleur, une jaquette pompeuse à souhait qui au final ment sur la marchandise, une durée de 1h19 générique compris, Game of Assassins est l’exemple même du film qui sent la bonne grosse bouse bien moisie à des kilomètres. Et pourtant, une très jolie moyenne sur IMDB de 6.7/10 pour 3285 votes. Et puis, en surfant sur le net, on apprend que le film a gagné plusieurs prix dans de nombreux festivals du cinéma indépendant. Il n’en fallait pas plus pour attirer l’attention du cinéphile kamikaze que je suis, se dévouant corps et âme pour parler de films dont tout le monde se fiche éperdument. Mais ce n’est pas grave, parce que comme disait l’autre : ça fait plaisir ! Et contre toute attente –musique de suspense– ben c’était pas si mal !


C’est vrai que niveau originalité, ce n’est pas ce qu’il y a de plus exaltant. On sent clairement l’inspiration de films tels que Cube ou encore Saw, avec un groupe de personnes qui ne se connaissent pas, qui se réveillent dans un lieu inconnu, et qui n’ont absolument aucune idée de ce qui a bien pu les mettre dans ce pétrin. Une fois de plus, des personnages assez stéréotypés, avec bien entendu un héros jeune, beau, blond, au regard ténébreux, qui s’impose comme leader car il est jeune, beau, blond, au regard ténébreux, et qu’il sait se sortir de toutes les situations grâce à son passé à l’école des curés où son père l’a abandonné quand il avait huit ans. Et même qu’il en a beaucoup souffert. Oui, le héros est torturé, et wouah, tu as vu comment c’est super novateur ? Non ? Ha…
Mais bon, personnages clichés ou pas, le casting s’en sort honorablement et aligne quelques têtes bien sympathiques qu’on a toujours plaisir à revoir comme par exemple Bai Ling (Taxi 3, Hyper Tension 2) et sa plastique superbe. Même si on sent d’entrée de jeu son rôle de semi-raclure (originalité je vous dis !), c’est bel et bien elle qui tire ici son épingle du jeu. C’est également le cas de Dustin Nguyen, acteur vietnamien vu dans The Rebel (2007) ou plus récemment dans The Man with the Iron Fists 2 (2015), qui éclipse Warren Kole (24h Chrono), le héros, à chacune de ses apparitions.


1h19 de film donc, Game of Assassins n’a clairement pas le temps de s’attarder sur les détails et lance son intrigue très rapidement en rentrant direct dans le vif du sujet. Et malgré des dialogues parfois d’une stupidité sans nom et des scènes complètement improbables (le coup du barrage circulaire fait de bric et de broc mais 100% hermétique), l’ensemble passe étrangement bien, avec une histoire assez fluide, des scènes qui s’enchainent sans temps mort, et de nombreux flashbacks (pas trop envahissants) qui nous en apprennent plus sur les personnages et pourquoi ils se sont retrouvés là. L’ambiance particulière, sans aucune luminosité ou presque étant donné que l’action se passe dans des souterrains ou des cavernes, passe crème et quelques passages bien gores et réussis (ah ah le presse-personne) viennent agrémenter le tout de bien belle manière. Dommage que le métrage se prenne peut-être un peu trop au sérieux, une touche de second degré ou d’humour noir aurait été la bienvenue. Mais cela est compensé par un côté très jeu vidéo qui colle bien au thème, avec des clés qui permettent de passer aux salles suivantes et des armes sorties de l’heroic fantasy. Et étrangement, l’autre titre du film est « The Gauntlet »… Tiens, mais ne serait-ce pas là aussi le nom d’une série de jeux vidéo d’heroic fantasy commencée dans les années 80 où il faut des clés pour ouvrir des portes afin d’accéder à d’autres salles ? Coïncidence ? Pas sûr…


Prendre un film à la jaquette a parfois du bon, et ce même si cette dernière n’a rien à voir avec le film en lui même. Game of Assassins ne restera pas dans les annales, ne mettra pas votre cerveau en ébullition, mais il permet de passer un petit moment rigolo.


Critique avec images et trailer ici : http://www.darksidereviews.com/?p=32075

cherycok
6
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le 12 sept. 2015

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