Secret of Mana.

Motivés par le succès du pseudo Godzilla de Roland Emmerich, la Toho et la Daiei mettent en chantier en 1999 le troisième et dernier volet de la trilogie supervisée par Shusuke Kaneko et Kazunori Ito, donnant lieu l'air de rien au meilleur épisode de toute la saga Gamera.

Si l'opus précédent étonnait déjà par son ton adulte et sa noirceur ambiante, Gamera: La revanche d'Iris va encore plus loin et c'est tant mieux. Peut-être pour la première fois, les créateurs osent enfin montrer les victimes collatérales de la tortue géante, décrite ici comme une créature badass et se fichant royalement des pauvres citoyens placés sur sa route.

L'ambiance est globalement pesante, loin des gamineries coutumières de la série, le film de Shusuke Kaneko offrant même quelques plans franchement dégueux. Shootant ses magnifiques monstres le plus souvent à hauteur d'homme, le cinéaste affine sa mise en scène et balance son lot de séquences spectaculaires et carrément apocalyptiques, que ce soit l'attaque des Gyaos ou le combat contre Iris, tout droit sorti d'un épisode de Neon Genesis Evangelion, présence du designer Mahiro Maeda oblige.

Soignant ses personnages, qu'ils soient anciens ou nouveaux, et ne prenant jamais son audience pour une simple pompe à fric, Gamera: La revanche d'Iris compense quelques longueurs et une poignée d'effets numériques abjectes (y a pas le budget d'un Matrix non plus) par une efficacité de chaque instant, concluant parfaitement une trilogie qui aura su transcender un matériau purement mercantile à la base.

Violent, dantesque, vénère, Gamera: La revanche d'iris est sans aucun doute l'épisode le plus réussi de toute la saga et demeure un des meilleurs kaiju eiga depuis au moins Invasion Planète X.