Elles sont trois gamines élevées par une mère italienne divorcée et n'ont jamais connu ce père, désigné par "il", qui leur fait un peu peur mais surtout les fascine.
Il y a Corinne l'aînée, la raisonnable, Sybille, le garçon manqué, seule blonde de la famille, "portrait craché de son père" et Georgette, la petite dernière, affublée d'un "prénom de vieille" car on attendait un petit Georges.
Sybille, c'est Sylvie Testud, l' histoire étant inspirée du livre de la comédienne, celle qui enfant, ne se séparait jamais de la photo de ce père tant désiré parce-qu'absent.
Un portrait de famille, du clan pourrait-on dire, de ces italiens qui font tous bloc et reprochent à Anna d'avoir fait des études et de s'être laissé berner par un artiste, un faible qui ne ressemblait à aucun des hommes virils de la famille.
Belles compositions d'Amira Casar dans le rôle d'Anna, une femme et une mère qui n'entre pas dans le moule attendu, et surtout des trois fillettes époustouflantes de naturel.
Sybille, devenue à son tour artiste comme son père lui-même peintre, n'aura de cesse de rencontrer ce dernier et le reniera, trompant les autres et se mentant à elle-même pour l'avoir trop aimé.
Une réalisation tout en sensibilité mais aux dialogues pleins d'humour, qui renvoie à la famille et à l'enfance, piliers de notre construction personnelle, et à l'amour exclusif des filles pour leur père, d'autant plus prégnant qu'il est exacerbé par l'absence du premier homme qu'on aime dans sa vie.