Irrémédiable serait la voie que prend insidieusement la bande d’amis que forme les Tigers. Le petit groupe est mené par son président Sang-ho et son vice-président Jae-gu. Là où tout n’était qu’un simple jeu, les choses vont aller de mal en pis. Gangster High parle d’amitié et de loyauté. Cette loyauté que l’on porte pour un ami avec qui on partage un idéal. Une amitié et une loyauté qui vont mener nos protagonistes jusqu’à un point de non-retour qu’ils n’auraient jamais imaginé. Le film s’ancre dans la violence des jeunes ; celle présente dans la cour du lycée jusque dans la rue.
Le drame de Park Ki-hyung prend place quelques années après la fin de la dictature en 1987. Une nouvelle aire voit le jour où les gangs de jeunes n’ont plus leur place. Une période de transition qui voit deux mondes s’affronter. D’une part, une bande de jeune qui ne pense qu’à profiter de la vie, de l’autre un gang issu du passé qui tente de préserver un semblant de pouvoir. Ces deux mondes vont alors se confronter non sans dégâts. Nous sommes alors bien loin du simple film de teenager avec gangs et bagarres comme ils en existent à foison.
La force de l’auteur de Gangster High s’est de parvenir à développer et d’instaurer une tension qui va en crescendo jusqu’au dénouement final. Dès le début, on sent que les choses ne se sont pas passées normalement. Que nos protagonistes se sont faits dépasser par une entité plus forte qu’eux, celle de la haine qui engendre violence où les coups sont rendus sans retenu, sans armistice. Une violence bête et méchante sans réflexion, sans recul comme une tempête qui arracherait tout sur son passage. Les personnages (comme nous même) ne savent plus à quel moment le jeu d’enfant a atteint à un extrême sans limite.
Gangster High pourrait rebuter par sa seule mise en scène de la violence. Une violence où les combats ne sont pas esthétisés mais froids et sauvages. On a droit a des combats de rues brutaux dont émane un réalisme donnant toute la force au film. L’auteur parvient avec ce terrible constat, à retranscrire l’absurdité de la violence de ces jeunes. Si le film n’est pas parfait, il n’en reste pas moins un constat sans appel.
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