Quand on parle du Brésil, José Padilha se pose là. Chacun de ses films au pays est un cri de rage contre le système en place, que ce soit de la fiction (Tropa de Elite) ou du documentaire (Onibus 174).
Pourtant le moins violent dans les actes, Garapa en est peut-être le plus virulent, dans la mesure où il va droit au but, quasiment sans commentaire du réalisateur et où il n’a absolument aucune limite. José Padilha suit trois familles vivant sous le seuil de pauvreté et n’ayant pas grand-chose à manger. Il les filme dans leur vie de tous les jours, peuplée de maris violents, d’enfants mal nourris, de magouille en tous genre. Le problème du film ne vient pas du sujet, absolument édifiant et très rarement traité au cinéma. Le problème vient du manque de cinéma de sa démarche. Un documentaire est l’écriture d’un sujet par le biais d’une caméra. Ici, José Padilha n’a rien d’un cinéaste dans la mesure où il capte tout, à travers un noir & blanc absolument dégueulasse et des séquences franchement très voyeuristes et profondément gênantes pour les personnes concernées.
L’accumulation de ces images chocs font de Garapa un film sans finesse, à la limite du pénible au bout d’un moment. Très agaçant vu le talent que José Padilha nous avait montré auparavant…