La question identitaire a beau constituer le sujet majeur, l’univers créé par Siqueira ponctue avant tout le cataclysme d’un monde « sauvage ». Avec l’élégance de l’animation 2D, presque brute, le réalisateur nous plonge entre deux visions, l’une abstraite, l’autre rationnelle. Les symboles virevoltent donc dans tous les sens, mais non sans cohérence. La puissance du discours sur les apparences nous amène à explorer la manière dont Oscar évolue. Sa transformation va de pair avec le décor rural et forestier, car on l’assimile à son foyer, son lieu de naissance et d’épanouissement. Cependant, les obstacles sont nombreux et tout ce qui pourra éveiller sa curiosité tend inévitablement à l’hostilité, puis au chaos.
Il suffit d’identifier l’animal qui caricature son entourage et qui en disent déjà long sur les vestiges d’un monde qui s’est inséré dans un cycle de violence et d’oppression. Père-loup et mère-poule dévoilent ainsi les affinités que ces personnages ont avec la Nature et la spiritualité d’un genre que recherche Oscar. Par manque de liberté et d’une évocation permanente de conventions incompatibles, l’enfant transcende malgré tout pour son intégrité et son aspect mystérieux qui est clairement défini par la couleur violette, ou pourpre, qu’on lui associe. Un mélange de bleu céleste et d’un rouge écarlate, deux raisons illustrant la chute d’une société qui crée de la distance entre la mixité et l’égalité.
Paradoxalement, celui qui est lié à la terre ne peut trouver le réconfort et l’espoir qu’en se tournant vers le ciel, dont le vent semble correspondre à un ambassadeur divin, à la fois tout puissant, sans être malveillant pour autant.
Que l’on soit amateur ou non de ces allégories, « Purpleboy » est une œuvre recommandable à tous car ce sera dans cette intense réflexion liée au décor qui redonnera foi au spectateur, qui ne doit pas y voir que des hurlements ou des larmes.