La consternation éprouvée devant cette nouvelle adaptation au cinéma de Garfield tient essentiellement à la dénaturation du matériau original, dont il ne reste qu’une esthétique de la vignette approximative durant les premières et dernières cinq minutes ; en lieu et place de la caractérisation pataude et manipulatrice du chat roux se substitue un personnage fade qui n’est défini que par sa gourmandise effrénée, engagé tant bien que mal dans une aventure familiale à laquelle on ne croit guère, visiblement conçue par une intelligence artificielle. Le scénario va de stéréotype en stéréotype, délaissant tout travail du comique au profit d’un humour peu maîtrisé et facile – en témoigne la faible réactivité de la salle, pourtant pleine de bonne volonté en cette après-midi d’avant-première… Le spectateur ne sait à qui le film s’adresse : trop puéril et niais pour parler aux adultes, chargé de références et de dialogues que n’entendront pas les enfants… Les placements de produits pour Sony et les productions Paramount/Tom Cruise achèvent d’expliciter la nature strictement mercantile d’un long métrage opportuniste et dépourvu d’âme, ne respectant ni l’œuvre de Jim Davis ni son public réduit à l’état de consommateur. Une honte.