We fight, we die, we download

Mamoru Oshii a de la suite dans les idées, car il y a de nombreuses années de cela quelques images en CGI d'énormes vaisseaux dans le ciel nous étaient déjà présentées. Quelle surprise de les retrouver à travers Garm Wars, la concrétisation de ce projet ayant enfin été rendue possible grâce à l'évolution technologique.

Mais j'avoue que je m'attendais à quelque chose de plus réjouissant pour les yeux de sa part après tout ce temps de préparation. Certes, de belles compositions subsistent, accompagnées qui plus est par les compositions du fidèle Kenji Kawai, mais des airs de déjà vu se font ressentir (jusque dans la musique et son style immédiatement reconnaissable). Et surtout, certaines scènes sont à la limite de l'illisible, par exemple lors des combats aériens.

Le récit pose lui aussi problème, en se présentant - encore une fois - de façon tarabiscotée alors qu'il est à la base des plus simples : différents peuples se déchirent pour la conquête d'une planète. Et encore, heureusement que ce vieux briscard de Lance Henriksen (c'est lui qui sans surprise s'en sort le mieux) fait illusion en déclamant d'un air convaincu son texte abscons.

Parmi les personnages, la figure de la guerrière revient encore une fois au premier plan chez Oshii, bien que ce soit plus souvent le cas pour le basset. Oui, vous m'avez bien lu. C'est dire la complexité d'aborder l’œuvre d'un mec qui vénère une race de chiens, à moins de se renseigner un minimum sur le shintoïsme. Ici, il est d'ailleurs clairement défini comme possédant un caractère sacré face à des personnages qui s'interrogent dans un monde dangereux sur la signification de la vie.

Ainsi, bien que l'on ne se préoccupe pas trop du sort de tous ces clones qui s'affrontent, les images présentées ne sont pas creuses. La patience de tout spectateur, jusqu'au plus grand fan du réalisateur, sera néanmoins mise à rude épreuve en parcourant un univers peut être trop grand pour être contenu dans un film de 90 minutes.