Excellent mise en perspective de la vie de ce joueur génial de football, sans doute le meilleur joueur de tous les temps. Plus fort que Pelé, mais gangréné par un mal sourd, par une mélancolie, une angoisse de vie, mais surtout auréolé, sanctifié comme un christ du ballon par la beauté du jeu, du mouvement, du dribble, du geste parfait qui fait l'essence de l'amour du foot, l'amour ludique, enfantin, pour le beau, le parfait. Alors qu'il excellait dans cette recherche, alors qu'il atteignait les sommets comme une revanche sociale, comme on goûte au fruit injustement défendu, l'Icare du ballon rond se brûlait les ailes dans une vie ratée, sans doute voulue comme telle, pour la beauté du geste, de la souffrance, d'un certain romantisme, d'un idéalisme esthétique et éthique. Un ratage qui ne l'est pas finalement : un ratage réussi.
Tout ce que n'a pas pu être Pelé, Garrincha l'a été. Injustement méconnu, ce documentaire ne se contente pas d'aligner des extraits de matchs, il montre bien l'envol et la chute de Garrincha, que le peuple brésilien appellait justement "la joie du peuple".
Alligator
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le 24 déc. 2012

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