Un camion c’est lent… surtout dans les années cinquante, mais c’est lourd et puissant… surtout conduit par Jean Gabin à peine descendu de sa Lison… mais ayant depuis passé le cap irrémédiable de la guerre et de l’âge. Bref, Gabin va confondre « vit’fait » les malfrats (pas très futés et pas très courageux, il faut bien le reconnaître avec à leur tête un Roger Hanin débutant et sans consistance) qui lui cherchent noise. Le scénario est mou et conventionnel, la mise en scène comme toujours chez Grangier académique et sans imagination. Le principal intérêt du film - outre la présence de Jeanne Moreau en institutrice - est celui de voir les routes de France à l’époque bénie où, quand un véhicule en croisait un autre, il le klaxonnait par courtoisie ! Et la France était si belle sans autoroutes et sans pression si ce n’est celle des demis !